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Au siècle précédent, l’internaute était relativement passif et ses contributions étaient cantonnées aux marges du réseau, essentiellement dans les forums. En l’espace d’une décennie, de nouveaux outils ont permis au plus grand nombre d’interagir avec le contenu des pages. Ce phénomène est décrit sous le terme web 2.0. L’encyclopédie collaborative Wikipédia, apparue en 2001, fait partie des précurseurs. Mais depuis quelques années, ce concept a connu un développement...
Au siècle précédent, l’internaute était relativement passif et ses contributions étaient cantonnées aux marges du réseau, essentiellement dans les forums. En l’espace d’une décennie, de nouveaux outils ont permis au plus grand nombre d’interagir avec le contenu des pages. Ce phénomène est décrit sous le terme web 2.0. L’encyclopédie collaborative Wikipédia, apparue en 2001, fait partie des précurseurs. Mais depuis quelques années, ce concept a connu un développement spectaculaire avec ce que l’on appelle « le web social ».
Ces réseaux visent à regrouper des amis, comme Copains d’avant, ou à partager des informations comme Twitter. Quelques-uns sont thématiques, comme MySpace consacré à la musique, d’autres plus professionnels, comme Linkedin ou Viadeo. Mais c’est incontestablement Facebook qui domine ce secteur. Lancé en 2004 parmi les étudiants du campus d’Harvard, il faisait état, en juillet dernier, de 500 millions de comptes actifs. Cette opération à succès est même le sujet d’un film de David Fincher, The Social Network, sorti dernièrement.
Après avoir créé son profil en entrant son état civil et ses centres d’intérêt sur Facebook, un utilisateur peut trouver des personnes qui partagent ses goûts. Il est alors possible de former des groupes d’« amis », d’y accueillir des invités, jusqu’aux « amis de ses amis ». Des documents multimédias ou des messages peuvent être partagés avec un cercle restreint, avec l’ensemble du groupe ou encore avec tout le monde.
Le modèle économique de Facebook repose sur la publicité. La charte précise bien que les droits des données entrées sur les serveurs du site sont concédés sous licence et qu’elles peuvent être utilisées à des fins publicitaires ou vendues à des tiers. En 2009, l’entreprise a tenté de rendre cette licence perpétuelle, mais la colère soulevée l’y a fait renoncer. Les critiques sur le non-respect de la vie privée émises à l’encontre de Facebook depuis sa création ne semblent pas endiguer la croissance du site (1). L’étude menée aux États-Unis par le site Roiworld auprès de 600 adolescents montre une certaine baisse d’engouement (2). Il reste tout de même que les sujets interrogés passent en moyenne 2 heures par jour en ligne, dont 80 % sur les réseaux sociaux. Si 19 % prennent leurs distances, parmi ces derniers seuls 13 % évoquent des craintes pour leurs données personnelles.
Les réseaux sociaux vont probablement encore se développer dans de nombreux secteurs, comme celui des achats groupés, illustré par le succès du site Groupon (3). La généralisation des ordiphones entraîne déjà la multiplication des services de localisation, comme Facebook Places, qui permet à l’utilisateur de savoir où sont ses amis, mais aussi d’être interpellé par un annonceur lorsqu’il passe à proximité de son enseigne.
La création de réseaux de professionnels est également promise à un bel avenir. Nos confrères tunisiens qui animent le portail Snaina l’ont bien compris. Ils sont présents sur Facebook avec plus de 980 amis (4).