Clinic n° 09 du 01/10/2010

 

GROSSESSE

PRESSE INTERNATIONALE

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Contexte

Généralement, les obstétriciens autorisent leurs patientes à recevoir des soins dentaires de routine après 8 semaines de grossesse, estimant que ce délai garantit un risque minimal. Cependant les chirurgiens-dentistes et les femmes enceintes choisissent souvent de repousser les soins à après la naissance. Le risque que les soins dentaires de routine aient des conséquences indésirables médicales ou sur la grossesse a été évalué.

Méthodes

Dans...


Contexte

Généralement, les obstétriciens autorisent leurs patientes à recevoir des soins dentaires de routine après 8 semaines de grossesse, estimant que ce délai garantit un risque minimal. Cependant les chirurgiens-dentistes et les femmes enceintes choisissent souvent de repousser les soins à après la naissance. Le risque que les soins dentaires de routine aient des conséquences indésirables médicales ou sur la grossesse a été évalué.

Méthodes

Dans l’étude obstétrique et traitement parodontal (Obstetrics and Periodontal Therapy Trial, OPT), les femmes enceintes recevaient au hasard un détartrage-surfaçage parodontal non chirurgical (traitement dentaire de routine), soit entre 13 et 21 semaines de grossesse, soit après la naissance. Le but était d’analyser le taux d’accouchement avant terme des deux groupes. Les données de l’OPT ont été utilisées pour analyser les résultats positifs pour la population étudiée et, surtout, le rôle du traitement dentaire de routine sur les problèmes médicaux indésirables et sur la grossesse.

Les événements médicaux indésirables ont été définis comme étant les hospitalisations de plus de 24 heures pour toute raison considérée comme une occurrence grave indésirable par le Comité d’étude institutionnel. Ils comprenaient les événements non reliés à l’étude comme le diabète non contrôlé, la cholestase, les kystes ovariens, la prééclampsie, la chorioamniotite, la pancréatite et la pyélonéphrite. Les résultats graves indésirables sur la grossesse étaient de trois types : mort-né, accouchement avant 37 semaines de grossesse et anomalie fœtale ou congénitale.

Résultats

Aucune corrélation significative entre le traitement dentaire de base entre les 13e et 21e semaines de grossesse et des conséquences indésirables médicales ou sur la grossesse n’a été montrée. L’utilisation d’anesthésiques topiques et locaux pendant le traitement parodontal n’a pas provoqué une augmentation des conséquences indésirables.

Discussion

L’étude a plusieurs limites, incluant un faible taux de conséquences indésirables spécifiques de la grossesse, probablement lié à la petite taille de l’échantillon. De plus, la présence de parodontite chez tous les sujets peut avoir masqué tout effet indésirable lié au traitement dentaire de base. Les forces de l’étude résident dans le fait qu’il s’agit de la première étude qui se focalise sur des résultats cliniques chez des femmes entre 13 et 21 semaines de grossesse ainsi que dans les rapports de risques similaires obtenus avant et après application de la valeur de propension au traitement dentaire de base.

Intérêt clinique

Cette étude, utilisant des données de l’OPT, montre que ni le traitement dentaire de base réalisé entre 13 et 21 semaines de grossesse ni l’utilisation d’anesthésiques topiques ou locaux ne provoquent une augmentation du risque de conséquences indésirables médicales ou sur la grossesse chez les femmes enceintes en bonne santé mais souffrant de parodontite.