Clinic n° 09 du 01/10/2010

 

GÉRER

CHRONIQUE

Edmond BINHAS  

La plupart des praticiens souhaitent un épanouissement au quotidien dans leur cabinet, un minimum de stress et un maximum de production. Malheureusement, cela n’arrive que très rarement. Nombre d’entre eux sont fatigués, confrontés à l’ennui, frustrés, désenchantés ou tout à la fois. Le burnout se profile. L’un des coupables possibles ? Un volume important de patients.

Un volume important de patients signifie en général dans un cabinet qu’il y a une très...


La plupart des praticiens souhaitent un épanouissement au quotidien dans leur cabinet, un minimum de stress et un maximum de production. Malheureusement, cela n’arrive que très rarement. Nombre d’entre eux sont fatigués, confrontés à l’ennui, frustrés, désenchantés ou tout à la fois. Le burnout se profile. L’un des coupables possibles ? Un volume important de patients.

Un volume important de patients signifie en général dans un cabinet qu’il y a une très forte proportion de traitements unitaires. Certains confrères finissent par ne plus avoir que des rendez-vous courts qui traitent uniquement les besoins immédiats du patient alors qu’eux-mêmes ne rêvent que d’une dentisterie de qualité, préventive et complète. Cela aboutit généralement à des cabinets qui subissent leur planning et tiennent tout juste les horaires. Il ne reste au bout du compte aux praticiens que très peu de temps pour penser l’organisation du cabinet, gérer le développement et veiller à la cohésion d’équipe. De nombreux praticiens ont connu ou connaissent déjà ce genre de situation. Rien n’est plus frustrant pour un praticien que de se retrouver pris au piège dans ce système de fonctionnement dont il lui semble impossible de sortir.

Comment le praticien peut-il changer cette situation ? La réponse tient dans le ratio : « production moyenne par patient ». J’entends par production le montant total des actes réalisés, encaissés ou pas. Il s’agit donc de diviser la production totale générée dans le mois par le nombre total de patients vus dans ce même mois, toutes catégories de rendez-vous confondues. Il s’agit à mes yeux d’un indicateur très pertinent (évidemment parmi d’autres que nous développons avec les cabinets) qui permet de « tangibiliser » par des chiffres des impressions intuitives. Cet indicateur nous permet de savoir si le fonctionnement du cabinet est correct ou s’il nécessite des améliorations (comme la gestion du temps, le regroupement d’actes ou la délégation, pour n’en citer que quelques-unes).

Selon moi, le cabinet dentaire peut et doit être un lieu d’épanouissement pour chacun. Or, lorsque la production moyenne par patient est basse et que le volume de patients est élevé, nous manquons de temps pour nous focaliser sur ce qui est vraiment important. Au-delà de la capacité à produire en prodiguant des soins au fauteuil, il est vital de pouvoir s’octroyer du temps hors fauteuil et de pouvoir retrouver du temps au sein même de chaque rendez-vous, ne serait-ce que pour un meilleur relationnel patient, pour retrouver une qualité de la relation.

En calculant la production moyenne par patient dans votre cabinet, vous prendrez conscience que celle-ci pourrait être augmentée dans certains cas. Je vous invite vraiment à faire ce calcul. Le seul fait que vous y prêtiez attention vous aidera à augmenter votre rentabilité. Vous apprécierez ainsi de passer plus de temps avec vos patients, vous réduirez votre stress et prendrez plus de goût à votre exercice quotidien. Tout cela corrobore l’idée que l’on peut mieux travailler, tout en vivant plus. C’est à la portée de tout un chacun, à condition de s’en donner les moyens. « Travaillez mieux, vivez plus ».