Augmentation de l’adhérence d’un composite de réparation

Contexte

Pour augmenter la longévité des restaurations, conserver la structure saine des dents et éviter les traumatismes, les restaurations en composite défectueuses sont plus souvent réparées que remplacées. Le protocole le plus efficace pour faire adhérer un composite de réparation sur une restauration en composite existante reste indéterminé. Un traitement de surface adéquat est requis pour obtenir une liaison efficace. Meulage, mordançage, sablage et application de divers adhésifs font partie des traitements de surface proposés. L’une des approches possibles est d’utiliser un primer hydrophile ou un primer adhésif faiblement hydrophobe pour assurer une liaison intime entre le composite de réparation et le composite existant qui contient de l’eau absorbée à partir des fluides buccaux. L’effet de différents traitements de surface mécaniques et adhésifs sur la force d’adhérence du composite de réparation au composite préexistant a été étudié. L’amélioration de la force d’adhérence par l’utilisation d’un traitement à la silice/silane avant application de l’adhésif a aussi été évaluée.

Méthodes

Des cylindres de composites microhybrides ont été conservés dans une solution saline à 37 °C pendant 24 heures ou 6 mois. Les surfaces ont été dépolies par l’utilisation d’une fraise diamantée et un mordançage à l’acide ortho-phosphorique, par un sablage à la poudre d’oxyde d’alumine de 50 µm ou par un sablage à la poudre d’oxyde d’alumine et de silice de 30 µm. Le dernier groupe permettait aussi de tester l’efficacité de l’utilisation d’un silane, agent de couplage. Le traitement adhésif a été réalisé en utilisant un système adhésif en plusieurs étapes ou en une étape primer adhésif. Trois couches de composite de réparation, chacune de 1 mm d’épaisseur, ont été placées et photopolymérisées séparément pendant 40 secondes. Après 24 heures de conservation, la résistance à la traction du composite de réparation a été évaluée.

Résultats

Le type de traitement mécanique et d’adhésif utilisé affecte significativement la force d’adhérence de la réparation. Aucun effet significatif n’était lié à l’ancienneté du composite préexistant. Le traitement adhésif et l’ancienneté du composite interagissaient de façon significative, comme le traitement mécanique et le traitement adhésif. L’utilisation d’un adhésif dans les groupes traités mécaniquement augmentait la force d’adhérence de la réparation par rapport aux groupes contrôles pour lesquels aucun traitement adhésif n’était appliqué, mais l’effet n’était pas statistiquement significatif. Dans le groupe fraisage/mordançage, seul l’adhésif chargé hydrophobe permettait une force moyenne d’adhérence de la réparation supérieure à celle des groupes contrôles sans adhésif. Dans le groupe au sablage avec des particules de 50 µm, seule l’utilisation de l’adhésif Optibond FL (Kerr) et de son primer hydrophile a permis d’augmenter la force d’adhérence du composite de réparation par rapport aux contrôles.

Le prétraitement au silane avant l’application de l’adhésif augmente significativement la force d’adhérence de la réparation pour les échantillons sablés à la poudre d’oxyde d’alumine et silice de 30 µm. Cependant, l’adhérence de la réparation obtenue par cette approche n’excédait pas celle obtenue sans traitement au silice/silane. Pour les échantillons vieux de 6 mois, les traitements adhésifs offraient significativement une meilleure force d’adhérence de la réparation par rapport aux groupes contrôles sans adhésif, sauf pour les échantillons traités au CoJet SandOptibond FL Adhesive.

Discussion

Pour obtenir une force d’adhérence acceptable de la réparation, il est nécessaire de traiter le composite mécaniquement dépoli avec un adhésif. L’ajout de particules recouvertes de silice dans l’approche par sablage n’a pas significativement amélioré les résultats par rapport à ceux obtenus avec les particules non recouvertes de silice.