Rustique, mais fantastique

Mon vieux Titan ayant rendu l’âme après 10 ans de bons et loyaux services, je n’ai pas longtemps hésité avant d’acquérir son successeur, le modèle Blis-sonic™ de la même compagnie, Star Dental.

Titan, Blis-sonic, Star Dental, cela ne vous dit peut-être rien, Européens que vous êtes, nourris au lait teuton dès le berceau. Car ce sont là des marques américaines dont la diffusion en France est plus que confidentielle.

Aux États-Unis, où l’air comprimé est roi, les détartreurs soniques existent depuis toujours. De conception rudimentaire, ils tombent rarement en panne et, lorsque c’est le cas, ils se réparent facilement au cabinet grâce à quelques pièces de rechange bon marché et faciles à trouver.

Une ancienne étude du Clinical Research Associate, comparant l’efficacité de différents détartreurs ultrasonores et soniques, avait classé le Titan parmi les plus performants.

Le look du Blis-sonic™ est un peu plus moderne : le long corps noir a été remplacé par une pièce à main plus large, en alu gris. Une gaine de protection en silicone dans la zone de préhension améliore nettement son confort de prise en main. Pour mieux se marier à l’environnement du cabinet, le fabricant livre 4 fourreaux de couleurs différentes : vert, mauve, bleu et rose.

La pièce à main se branche sur le raccord air-eau de la turbine. Si le modèle à branchement direct est plus économique, il faut sans hésiter choisir celui à raccord tournant. Ce dernier, spécifique de la marque, s’acquiert en supplément. C’est un modèle d’ergonomie qui permet à l’appareil de tourner autour de son axe sans la moindre résistance.

Bien que l’aspect du Blis-sonic soit plus flatteur que celui de son prédécesseur, il est loin d’arborer le luxe des productions japonaises ou européennes. Son efficacité toutefois, n’a rien à leur envier.

Le modèle est livré avec 4 inserts différents. Seul l’universel s’avère vraiment utile : sa forme, unique, est de très loin la plus judicieuse du marché. Ses multiples angulations et sa section triangulaire à la pointe permettent de balayer absolument toutes les surfaces dentaires, sus-gingivales et sous-gingivales, en conservant une position de la main particulièrement confortable. Ses seules limitations sont les poches parodontales profondes, où un insert long et droit pénètre plus facilement le long de la racine, et les faces proximales très rapprochées comme celles des incisives inférieures, que seule peut atteindre une curette manuelle très fine.

Les colorations de surface sont le domaine de prédilection des soniques. Alors qu’un détartreur à ultrasons peine à les éliminer, le Blis-sonic™ les décape aisément et d’une manière autrement plus confortable qu’un aéropolisseur qui envoie sa poudre partout.

Le tartre bien formé ne lui résiste pas non plus, sauf lorsqu’il est excessivement dur, noir et présent sur les racines depuis plusieurs années.

Deux bémols cependant avec cet appareil. Il siffle terriblement. Le bruit est aigu, mais très supportable. Par ailleurs, il éclabousse beaucoup, même lorsque l’on règle au minimum le débit de l’eau. Indispensable, donc, de prévoir à chaque détartrage un bon bavoir de protection et une serviette en papier pour essuyer le visage du patient.

Même si, récemment, la société Star Dental a complété sa gamme d’inserts en proposant deux formes asymétriques pour la parodontie, elle est loin de rivaliser avec les leaders allemands qui offrent des possibilités presque infinies d’applications pour leurs soniques. La microdentisterie, la sonoabrasion ou la chirurgie osseuse sont interdites avec le Blis-sonic™. Mais pour la prophylaxie quotidienne, c’est le détartreur idéal, pourvu qu’on consacre un cordon de son unit à ce seul équipement, le raccord tournant de la marque ne convenant qu’à cet appareil.