PRESSE INTERNATIONALE
L’ESSENTIEL
Une reconstitution corono-radiculaire tend à affaiblir la structure dentaire. Elle peut être entièrement en métal coulé (inlay-core) ou faite d’un composite coronaire retenu par un tenon radiculaire préfabriqué en métal, en céramique ou en résine renforcée par des fibres de quartz ou de verre. Les tenons fibrés ont un module d’élasticité qui les rend préférables aux tenons métalliques trop rigides. Il est souhaitable qu’une structure dentaire suffisante persiste pour...
Une reconstitution corono-radiculaire tend à affaiblir la structure dentaire. Elle peut être entièrement en métal coulé (inlay-core) ou faite d’un composite coronaire retenu par un tenon radiculaire préfabriqué en métal, en céramique ou en résine renforcée par des fibres de quartz ou de verre. Les tenons fibrés ont un module d’élasticité qui les rend préférables aux tenons métalliques trop rigides. Il est souhaitable qu’une structure dentaire suffisante persiste pour permettre une hauteur de cerclage cervical périphérique par la coiffe de recouvrement et augmenter ainsi la résistance. L’objet de l’étude présente est d’évaluer la résistance à la fracture de prémolaires mandibulaires dépulpées et restaurées de différentes manières.
Quarante prémolaires extraites sont sectionnées horizontalement laissant 2 mm de hauteur coronaire au dessus du collet anatomique. Elles sont séparées en 4 groupes égaux : groupe 1, reconstitution par un inlay-core en or ; groupe 2, reconstitution par un composite coronaire collé et un tenon radiculaire préfabriqué en titane ; groupe 3, reconstitution avec un composite coronaire collé et un tenon fibré (quartz) ; groupe 4, reconstitution en composite coronaire collé, sans tenon. Tous les tenons sont scellés avec un ciment résine. Les spécimens sont tous recouverts par une coiffe complète en nickel-chrome scellée puis soumis à des forces obliques appliquées sur le versant vestibulaire des cuspides vestibulaires jusqu’à la fracture des dents. Les valeurs de fractures sont enregistrées.
Comparées aux dents des groupes 1 et 3, celles des groupes 4 et 2 sont significativement les plus résistantes. Les groupes avec inlay-cores sont les plus fragiles (1,189 N) car, comparés aux tenons en titane, leurs tenons coulés, intimement en contact avec les parois canalaires, transfèrent à celles-ci les forces de compression avec plus d’intensité. Les tenons en titane ont une adaptation plus passive et nécessitent une plus grande quantité de ciment résine qui agit comme un absorbeur de chocs. Le cerclage cervical et le faible module d’élasticité des tenons fibrés favorisent la résistance à la fracture. Le groupe 4 (sans tenon et avec un composite de reconstitution qui pénètre de 4 mm dans le canal radiculaire) montre les meilleures performances (2,010 N). Cette technique, plus simple, plus économique, est moins invasive et moins risquée qu’une construction à tenon.
Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats indiquent que les prémolaires mandibulaires dépulpées et couronnées sont moins fragiles quand la structure dentaire coronaire résiduelle permet un cerclage cervical périphérique par la couronne d’au moins 2 mm de hauteur et que la reconstitution sous-jacente est constituée d’un composite seul, sans tenon. Les tenons induisent une fragilisation des racines dentaires et le recours à des reconstitutions corono-radiculaires demande réflexion et prise en considération du type de restauration envisagé et des forces de mastication auxquelles les dents seront soumises. Le module d’élasticité des matériaux utilisés pour la reconstitution doit aussi être considéré. La présence d’un tenon provoque une apicalisation du trait de fracture de la racine, réduisant les chances de réutilisation de celle-ci. Un inlay-core est plus fragilisant qu’une reconstitution composite/tenon préfabriqué (tenon fibré surtout). La préservation maximale de la structure dentaire demeure le facteur le plus important pour la protection contre la fracture de la dent. Une étude a montré qu’à tenon identique et à charges identiques, la persistance d’une structure dentaire coronaire de 2 mm réduit le taux de fractures.