Clinic n° 08 du 01/09/2010

 

DENTISTERIE RESTAURATRICE

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SELECTION

Contexte

La plupart des évaluations cliniques des nouveaux matériaux et des techniques sont réalisées selon des études longitudinales et montrent le potentiel des matériaux de restauration dans des conditions soigneusement contrôlées, avec de petits groupes de patients. Ils peuvent être mieux évalués par des études transversales qui montrent les performances de ces matériaux de restauration utilisés en pratique quotidienne par des praticiens variés. La qualité et la...


Contexte

La plupart des évaluations cliniques des nouveaux matériaux et des techniques sont réalisées selon des études longitudinales et montrent le potentiel des matériaux de restauration dans des conditions soigneusement contrôlées, avec de petits groupes de patients. Ils peuvent être mieux évalués par des études transversales qui montrent les performances de ces matériaux de restauration utilisés en pratique quotidienne par des praticiens variés. La qualité et la longévité de restaurations ont été étudiées dans des centres dentaires publics du nord de la Suède.

Méthodes

Cette étude transversale a couvert une période de 2 semaines dans la région de Västerbotten en Suède. Toutes les nouvelles restaurations ainsi que tous les remplacements de restaurations existantes réalisés par tous les chirurgiens-dentistes de ces centres dentaires publics ont été pris en compte. Les diverses caractéristiques des opérateurs et des patients ont été relevées.

Résultats

Toutes les restaurations (en tout 2 834) concernaient des patients de plus de 15 ans ; 10 % de patients ont abandonné l’étude. Un total de 671 restaurations pour caries primaires et 1 536 remplacements de restaurations a été comptabilisé. Les nouvelles restaurations étaient faites en composite dans 93 % des cas, 5 % en CVI conventionnel ou modifié par adjonction de résine et 2 % avec d’autres matériaux. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des restaurations de remplacement étaient en composite, 8 % en CVI, moins de 1 % en amalgame, moins de 1 % en matériau temporaire et 2 % en un autre matériau.

La longévité des restaurations variait significativement entre les différents matériaux. Elle était, en moyenne, de 6 ans pour les composites, 11 ans pour les CVI, 14 ans pour les amalgames. Les cavités de classe II étaient le plus fréquemment traitées. Les composites ont montré une différence significative de longévité en fonction du type de cavité, avec les valeurs les plus faibles pour les cavités de classe II, suivies des classes I et IV. Des différences significatives de longévité ont aussi été notées pour les CVI. Celle des amalgames n’a pas été analysée, ce matériau étant de moins en moins utilisé.

Les patients étaient aussi divisés en groupes selon leur âge, la longévité médiane des restaurations différant entre les groupes mais pas selon le matériau. Les restaurations des groupes d’âge 16-19 ans, 20-65 ans et 66-99 ans montraient des longévités médianes respectives de 4, 8 et 16 ans.

Les patients avec un risque carieux élevé présentaient des restaurations de longévité plus courte que ceux avec un risque carieux faible ou modéré. La perte ou la fracture était la cause de l’échec significativement plus précoce des restaurations en composite de classe II que les caries secondaires. Les chirurgiens-dentistes expérimentés (avec une pratique d’au moins 15 ans) obtenaient une longévité significativement plus importante de leurs restaurations de remplacement que les chirurgiens-dentistes avec moins d’expérience. De plus, 35 % des restaurations remplacées au bout de 5 ans au moins avaient une pérennité supérieure à celle des 70 % remplacées au bout de moins de 4 ans.

Discussion

Que les restaurations aient été de première intention ou de remplacement, les matériaux composites étaient utilisés dans la plupart de celles qui ont été étudiées et la classe II était la classe de cavité la plus fréquemment traitée. Le risque carieux du patient et l’expérience de l’opérateur influençaient la longévité des restaurations.

Intérêt clinique

La longévité des restaurations repose non seulement sur la situation clinique et le type de matériau utilisé mais aussi sur l’expérience du chirurgien-dentiste qui place ou remplace la restauration. L’expérience clinique est une composante essentielle de l’acte.