LIVRE À LA PAGE
L’ANALYSE
L’ouvrage de Jean-Daniel Orthlieb, Gnathologie fonctionnelle, publié aux éditions CdP se propose de décrire des protocoles facilitant la décision et la réalisation de constructions prothétiques de petite et moyenne étendues.
La relation centrée, serpent de mer que d’aucuns auront tenté d’endiguer à tout jamais, constitue un élément important de cet ouvrage. De nombreux auteurs se sont cassé les dents durant des années à tenter une définition et ces essais...
L’ouvrage de Jean-Daniel Orthlieb, Gnathologie fonctionnelle, publié aux éditions CdP se propose de décrire des protocoles facilitant la décision et la réalisation de constructions prothétiques de petite et moyenne étendues.
La relation centrée, serpent de mer que d’aucuns auront tenté d’endiguer à tout jamais, constitue un élément important de cet ouvrage. De nombreux auteurs se sont cassé les dents durant des années à tenter une définition et ces essais successifs, parfois contradictoires, ont abouti à ce que nombre de praticiens jettent le bébé avec l’eau du bain.
Finalement, comment accepter l’idée que l’on puisse restaurer la denture sans prendre connaissance des références de l’appareil manducateur, et ce indépendamment de l’état de cette denture ? Tout le monde comprendra, au travers de cet ouvrage, l’intérêt de cette relation mandibulo-maxillaire particulière, non forcée, susceptible de donner des informations diagnostiques et une position de référence en dentisterie restauratrice.
Une question subsiste : Dawson or not Dawson?
Ce qui perturbe par-dessus tout le praticien qui tente de se souvenir des cours qu’il a gardés en mémoire, c’est la multitude de techniques qui semblent aussi différentes que surprenantes : technique bimanuelle ou unimanuelle ? Les arguments ne manquent pas et quoi qu’il en soit, il s’agira de restituer une position reproductible afin de permettre le transfert des modèles sur l’articulateur.
Jean-Daniel Orthlieb milite pour une technique unimanuelle, laissant libre une des mains du praticien, contrairement à la technique bimanuelle de Peter Dawson qui semblait avoir acquis ses lettres de noblesse ces dernières années. Peu importe, le lecteur aura compris qu’au-delà de la technique, c’est sa maîtrise qui est importante afin de garantir la fiabilité des enregistrements.
Jean-Daniel Orthlieb, à juste titre, insiste sur le rôle de chaque élément anatomique des surfaces occlusales. Ainsi, les structures de calage déterminent la stabilité mandibulaire, essentielle dans la fonction manducatrice, même si, paradoxalement, le temps passé en intercuspidation maximale est très bref (quelques minutes par 24 heures).
Le vieux concept de protection mutuelle est toujours d’actualité puisque la désocclusion immédiate lors des déplacements mandibulaires évite de solliciter les dents ou les prothèses dans des conditions biomécaniques excessives.
La détermination de la position de reconstruction occlusale occupe une place de choix et nous retrouvons, dans cet ouvrage, le goût de Jean-Daniel Orthlieb pour les reconstructions en antéposition mandibulaire. L’auteur montre que l’articulateur est souvent souhaitable dès que l’on veut reproduire les guidages au laboratoire de prothèses, ce qui limitera les réglages lors des séances cliniques.
Au total, cet ouvrage, qui servira à l’étudiant, constituera également une aide précieuse pour le praticien confirmé qui souhaite ne pas faire d’impasse et assurer la plus grande sécurité lors des traitements prothétiques. Peut-être serez-vous surpris par le titre de l’ouvrage car les gnathologistes semblaient être une espèce disparue. Souvenez-vous simplement de la rigueur qui les caractérise : c’est sans doute pour cela que cet ouvrage s’intitule Gnathologie fonctionnelle.