Le nombre de chirurgiens-dentistes en exercice est repassé sous la barre des 41 000 en 2010, à 40 930 praticiens, selon les dernières statistiques ADELI sur les professions de santé publiées par la DREES*. Plusieurs grandes tendances se confirment : le salariat se développe, la féminisation progresse et l’exercice en société fait des adeptes.
Depuis 3 ans, les chirurgiens-dentistes qui quittent la profession sont plus nombreux que les nouveaux entrants. En effet, en comparant les dernières données ADELI à celles des années précédentes, le nombre des praticiens en exercice a atteint un niveau plafond de 41 444 en 2007. Depuis, il décroît doucement et aujourd’hui, le nombre de professionnels en exercice est revenu sous la barre des 41 000, à 40 930. Une écrasante majorité, 37 078, exerce en libéral ; 3 387 sont des salariés non hospitaliers ; et 465 des salariés hospitaliers.
Comparé à la répartition en 2002, on observe un tassement de l’attrait de la pratique libérale au profit du salariat. Il y a huit ans, les libéraux représentaient 92,9 % des praticiens. En 2010, ils n’en représentent plus que 90,6 %. En revanche, la part des salariés non hospitaliers progresse à 8,2 % de l’ensemble, contre 6,3 % en 2002. Sur la même période, le nombre des praticiens hospitaliers a progressé de plus d’un tiers.
Parmi les praticiens salariés, l’activité en centre de santé prédomine largement avec 2 262 chirurgiens-dentistes et a plus que doublé en huit ans (1 013 en 2002). Les autres employeurs sont essentiellement les organismes de Sécurité sociale (422) et les cabinets individuels et de groupe.
La féminisation gagne du terrain. Les femmes représentent désormais 38,1 % de la profession et sont particulièrement présentes dans les classes d’âge les plus jeunes : 61 % des praticiens de moins de 30 ans et plus de la moitié des libéraux ayant moins de 35 ans sont des femmes. Elles sont majoritaires toutes tranches d’âge confondues chez les praticiens salariés.
Dans le même temps, la population vieillit avec un âge moyen d’exercice passé de 45,3 ans en 2002 à 48,4 ans aujourd’hui. À noter que l’âge moyen est nettement plus élevé dans les organismes de Sécurité sociale (54,3 ans). Il est inférieur à 47 ans dans les cabinets de groupe, dans les sociétés et dans les établissements de soins et de prévention.
Si l’on s’intéresse au lieu d’implantation des praticiens, la moitié d’entre eux exerce dans des agglomérations de plus de 200 000 habitants et parmi ces derniers 8 536 sont installés dans l’agglomération parisienne. À l’autre extrémité, les communes rurales accueillent 3 253 praticiens dont 67,1 % exercent en cabinet individuel.
La densité moyenne de praticiens en France est de 66 pour 100 000 habitants. Mais des écarts importants sont à noter entre les régions. La densité est particulièrement faible en Bourgogne (49), dans le Centre (46), en Haute et Basse-Normandie (41), et en Picardie (40). En revanche, elle est plus forte en PACA (89), en Corse (83), et en Île-de-France (78). Les régions cachent aussi des disparités. En Île-de-France, par exemple, la densité oscille entre 48 en Seine-etMarne (52 en 2002), 51 dans le Val d’Oise (56 en 2002) et 163 à Paris (153 en 2002). Depuis 2002, les écarts entre Paris et plusieurs départements limitrophes se sont même accentués.
* Le répertoire ADELI (Daniel Sicart, Les professions de santé au 1er janvier 2010, n° 144, mai 2010) ; série statistique de la DREES, ministère de la Santé. Un nouveau répertoire, le Répertoire partagé des professions de santé (RPPS) devrait devenir opérationnel pour les chirurgiens-dentistes dans le courant de l’année 2010.