On en est mordu

Stimulé par le succès de son Rest Automix Prima, composite bisacryl aux performances mécaniques hors normes, le français Elsodent propose depuis peu un matériau d’enregistrement de l’occlusion dérivé de la même molécule.

Pour enregistrer les rapports intermaxillaires, on peut utiliser de la cire. Un produit économique et facile à mettre en œuvre mais d’une fidélité incertaine et sujet aux déformations. La résine autopolymérisable serait parfaite avec un temps de prise mieux contrôlable et une manipulation plus aisée. Les silicones rigides en cartouche d’automélange sont, enfin, très pratiques mais toujours un peu élastiques après la prise.

Duroc est une résine bleue, en cartouche pour pistolet à silicone. On la dépose encore fluide sur les surfaces occlusales avec un embout mélangeur classique. Une fois polymérisée, elle devient très dure et quasi indéformable.

L’extrusion est relativement aisée mais doit se faire en continu et sans hésitation : le matériau ne reste mou que peu de temps. À ce stade, il n’offre aucune résistance pouvant interférer dans le trajet mandibulaire. Mais comme il se fige rapidement, il faut inviter le patient à serrer les mâchoires le plus vite possible.

Sa facilité d’utilisation et sa précision relèguent loin derrière toutes les autres méthodes d’enregistrement de « mordus ». Grâce à ses bonnes propriétés mécaniques, il trouve plusieurs applications intéressantes comme la réalisation de clés de positionnement en implantologie.

Mais il en est une, totalement inattendue, découverte par un confrère astucieux : conçu sur la même base que le composite bisacryl pour couronnes et bridges provisoires, Duroc ne contient en revanche pas de charges. Il se comporte donc comme une résine entièrement calcinable. On peut ainsi l’utiliser pour réaliser des maquettes d’inlay-core en méthode directe. Bien plus facile à déposer sur les dents et à introduire dans les cavités que la résine automélangée dans un godet, il est aussi plus agréable à fraiser une fois durci et n’encrasse pas les fraises diamantées. Seule précaution à prendre, pratiquer des rétentions mécaniques dans les tenons en plastique pour assurer une liaison suffisante entre les deux matériaux.