GÉRER
CHRONIQUE
Nous vivons, c’est une évidence, une époque tourbillonnante (et pas uniquement dans les cabinets). Le rythme des évolutions s’accélère chaque jour. Il devient alors critique d’accepter l’idée d’un changement radical de la gérance de nos cabinets.
Le premier problème serait de croire qu’il est possible d’aborder cette nouvelle situation avec le filtre du passé. J’entends par là de croire qu’il est possible d’appliquer à cette nouvelle situation les...
Nous vivons, c’est une évidence, une époque tourbillonnante (et pas uniquement dans les cabinets). Le rythme des évolutions s’accélère chaque jour. Il devient alors critique d’accepter l’idée d’un changement radical de la gérance de nos cabinets.
Le premier problème serait de croire qu’il est possible d’aborder cette nouvelle situation avec le filtre du passé. J’entends par là de croire qu’il est possible d’appliquer à cette nouvelle situation les recettes qui ont donné des résultats dans le passé. Il est désormais impératif de jeter un regard neuf sur la profession. Cela signifie qu’il faut considérer nos cabinets comme des entreprises de santé (ce dernier terme impliquant la notion d’éthique).
Le deuxième élément est d’accepter la complexité croissante. Cela nous impose de sortir des schémas manichéens avec leur corollaire de solutions magiques, simplistes et immédiates. En fait, il devient vital d’analyser en détail chacune des problématiques rencontrées et de développer des solutions individuelles.
Le troisième point concerne l’évolution du système de santé. Il est désormais acquis que le système actuel a vécu et qu’une reprise en main par les compagnies d’assurances et autres mutuelles est inévitable. Cela accroît le stress des praticiens car il n’y a pas encore de visibilité parfaite vis-à-vis de cette évolution.
Un quatrième paramètre à prendre en compte est la nécessité de sortir de l’isolement dans lequel se trouve le praticien en s’entourant de ressources humaines qui doivent le soutenir. Je fais allusion aussi bien à l’équipe au sein du cabinet qu’aux experts externes (expert-comptable, prothésiste, avocat, consultant, gestionnaire de patrimoine, etc.). En effet, il s’agit, à mes yeux, de la seule façon possible de gérer sereinement la complexité. Cela pose toutefois le problème du choix pertinent de ces ressources.
Enfin, en tant que spécialiste de l’organisation et de la gestion des cabinets, j’ai la preuve qu’une organisation rationnelle, fondée sur des règles de fonctionnement parfaitement clarifiées et des documents écrits, non seulement apporte plus de fluidité dans l’exercice quotidien et une sécurité financière mais, de plus, protège juridiquement le cabinet (dans la mesure où la documentation de l’organisation peut également servir de preuve en cas de conflit).
Aborder la gestion et l’organisation avec la plus grande rigueur n’est plus une option ou un gadget aujourd’hui. C’est donc pour toutes ces raisons, et après une observation attentive du mode de fonctionnement des cabinets dentaires et de spécialistes, que j’ai créé le concept de Flexigestion®. Il s’agit d’un concept nouveau de gestion globale de l’ensemble des systèmes d’un cabinet dentaire. La nouveauté réside dans son caractère tout à la fois rigoureux et en même temps évolutif, flexible et humain. En effet, depuis son origine, le concept de gestion était synonyme de rigueur absolue, voire d’une approche mathématique de la gestion des cabinets. Si l’approche rigoriste était adaptée en période stable, elle ne l’est plus dans une époque comme la nôtre et encore moins dans les microstructures comme les cabinets. La gestion est un bon guide mais un mauvais maître. L’idée générale est donc d’être plus créatif et de ne plus raisonner de façon exclusive, c’est-à-dire en terme de « ou » mais bien plus en terme de « et » (rigueur ET souplesse). Pour finir, la Flexigestion® est, pour le cabinet, ce que la colonne vertébrale est pour le corps humain : la rigidité est donnée par les vertèbres et la souplesse par les disques intervertébraux. Elle est la clé de la survie de l’homme à travers les siècles.