Opalescence Boost (Ultradent)
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CE QUE J’EN PENSE
Il n’y a pas 50 façons d’éclaircir les dents : c’est soit au fauteuil, soit à la maison. La technique ambulatoire réclame du temps et de nombreux préparatifs, aussi bien pour le praticien que pour le patient. Le blanchiment au fauteuil s’effectue en une seule séance, deux tout au plus, et permet d’obtenir immédiatement le résultat escompté. La première technique est simple et sans danger, car elle fait appel à du peroxyde de carbamide faiblement concentré. Le...
Il n’y a pas 50 façons d’éclaircir les dents : c’est soit au fauteuil, soit à la maison. La technique ambulatoire réclame du temps et de nombreux préparatifs, aussi bien pour le praticien que pour le patient. Le blanchiment au fauteuil s’effectue en une seule séance, deux tout au plus, et permet d’obtenir immédiatement le résultat escompté. La première technique est simple et sans danger, car elle fait appel à du peroxyde de carbamide faiblement concentré. Le blanchiment au fauteuil nécessite des produits à forte concentration en peroxyde d’hydrogène. Cette méthode peut sembler plus délicate en raison des précautions à prendre pour protéger les tissus mous. En outre, les risques de sensibilités postopératoires sont plus élevés et les résultats plus difficilement prévisibles. Bien que l’intérêt des lampes servant à activer ces produits ne soit pas scientifiquement prouvé, les fabricants ont tellement bien fait leur marketing que de nombreux praticiens sont aujourd’hui convaincus de leur utilité. En tous cas, le doute est semé dans les esprits, car la plupart d’entre nous imaginons mal une méthode au fauteuil efficace sans lumière.
C’est pourtant ce que propose l’américain Ultradent, leader sur le marché des produits de blanchiment. Ce fabricant a toujours refusé de céder à la tentation de vendre des lampes pour cet usage.
J’avais essayé, il y a quelques années, l’un de ses systèmes à utiliser au cabinet, l’Opalescence Xtra. Les résultats obtenus ne m’avaient que modérément convaincu. L’Opalescence Boost, disponible aujourd’hui, est un produit un peu plus élaboré. Contrairement à son prédécesseur, ce gel à 38 % de peroxyde d’hydrogène doit être activé au moment de l’utilisation.
Le coffret de traitement pour un patient est très joliment agencé. Il contient absolument tout ce qui est nécessaire pour réaliser le travail : deux seringues doubles pour la préparation du gel, une autre de 1,2 ml de digue liquide photopolymérisable (Opal Dam), un sachet d’embouts applicateurs, un minibloc de morsure en plastique vert pour espacer les maxillaires et contenir la langue durant la séance. En fait, il ne manque que les écarteurs, indispensables pour éloigner les lèvres et les joues du champ opératoire.
Le soin apporté à la présentation du produit va jusqu’au choix de l’emballage : une boîte isotherme en carton métallisé portant une étiquette précisant qu’elle doit être placée au réfrigérateur dès réception.
La manipulation commence par la préparation du gel : celui-ci est contenu dans deux seringues vissées bout à bout, par leur extrémité. La première est rouge sombre, la seconde transparente. Cette dernière présente deux pistons séparant deux réceptacles. Il faut presser le piston extérieur pour mettre en contact le contenu des deux compartiments. On effectue le mélange final en transvasant ensuite de 20 à 25 fois le contenu d’une seringue dans l’autre et inversement. Quand on lit la notice, on se dit que ce va-et-vient risque de prendre un temps fou. En fait, la manœuvre est extrêmement simple, voire amusante, et dure moins d’une minute.
Une fois le mélange transvasé dans la seringue rouge, on visse à son extrémité un embout applicateur : celui-ci est formé d’une aiguille à bout plat, comme celles pour composites fluides, mais avec un petit pompon tout autour. Grâce à cet accessoire, il est très facile de délivrer le produit puis de l’étaler en frottant la surface des dents.
Une fois le patient installé, avec sa cale en plastique entre les arcades, les écarteurs mis en place avec des rouleaux de coton dans le vestibule pour absorber les excès de salive, l’intervention peut commencer.
Elle débute par l’application méticuleuse d’Opal Dam sur les gencives, afin de protéger les zones cervicales et les papilles du gel, très agressif : pour se faire une idée de son pouvoir corrosif, il suffit d’en placer une tête d’épingle sur la peau du doigt. Celle-ci blanchit en un rien de temps.
L’application de cette digue liquide, qui n’est qu’un composite fluide amélioré, s’effectue à l’aide d’un petit embout classique. Blanc nacré, ce produit est incroyablement agréable à manipuler. Il coule à peine et reste parfaitement en place une fois installé. La polymérisation s’effectue à l’aide d’une lampe habituelle. Une fois pris, l’ensemble forme une coque semi-rigide, totalement étanche.
Le gel de blanchiment est finalement appliqué dent par dent sur les faces vestibulaires, de prémolaire à prémolaire. Sa consistance est très plaisante elle aussi : sortant progressivement et sans effort de l’embout, on dirait un coulis de fruits rouges, pas trop fluide et très stable. Le fabricant recommande « d’agiter le produit » à la surface des dents toutes les 5 minutes pour améliorer son action. Un minuteur est donc vivement recommandé. Au bout d’une vingtaine de minutes, il faut éliminer le gel et procéder à une nouvelle application. Pour éviter tout accident, on ne doit pas rincer mais aspirer le produit à l’aide d’une fine canule chirurgicale.
Chaque seringue contient assez de gel pour deux applications successives sur une arcade. Si le volume de produit est tout à fait acceptable pour la mandibule, il s’avère juste suffisant au maxillaire où les surfaces à traiter sont évidemment plus importantes.
En fin d’intervention, toute trace de gel doit être éliminée par rinçage abondant. La protection gingivale se décolle d’une pression de spatule et se défait en une seule pièce sans la moindre difficulté. Bien sûr, le patient est convié à s’abstenir de fumer, manger ou consommer des boissons colorées durant quelques heures après l’intervention.
Les résultats obtenus sur quelques cas ne m’ont pas paru époustouflants sur le moment. Pourtant l’éclaircissement était tout à fait net, à la grande satisfaction des patients. À ma grande surprise, il s’est accentué dans les jours suivant l’intervention, pour être vraiment significatif au bout d’une semaine. Je n’ai constaté qu’une légère augmentation de sensibilité sur une seule dent d’une patiente. Mais il faut dire que toutes les personnes traités présentaient des bouches indemnes de caries. Étant donné la puissante action du produit, il n’est pas recommandé de l’appliquer sur des dents porteuses de restaurations douteuses.
Normalement, un traitement selon cette méthode demande au maximum 2 heures : une pour le maxillaire, une autre pour la mandibule. Cela afin que les patients puissent voir la différence entre les deux arcades à la première séance. En fait, passée l’appréhension à utiliser le produit pour la première fois, on se rend compte qu’il est tout à fait possible de réaliser le traitement d’une bouche entière en une seule séance. Il suffit de bien s’organiser : on peut travailler sur la mâchoire supérieure pendant le traitement de la mandibule et ainsi de suite.
Alors que je pensais cette technique assez problématique, je me suis rendu compte qu’elle était très simple à mettre en œuvre, et ce sans devoir investir dans une lampe, aussi coûteuse qu’encombrante. Efficace, elle nécessite finalement moins de temps que la méthode ambulatoire : pas d’empreinte à prendre ni à couler, ni de gouttières à préparer, et les patients sont libérés plus vite.
Les plus
• Mise en œuvre extrêmement simple et pratique.
• Résultats très satisfaisants.
• Traitement complet en moins de 2 heures.
• Pas de lampe nécessaire.
Les moins
• À réserver aux dents saines ou parfaitement restaurées.
• Résultat non modulable.
• Pérennité du blanchiment ?
Prix de vente recommandé
• 114,50 € le kit de traitement pour 1 patient.
Ultradent Products Inc.
Tél. : 0 800 00 81 50 – france@ultradent.com