Clinic n° 06 du 01/06/2010

 

L’ÉVÉNEMENT

Anne-Chantal de Divonne  

« On imagine qu’un chirurgien-dentiste ne peut qu’être heureux ! » Un psychiatre se faisait récemment l’écho de la pensée des patients en général. Sa réflexion fait se poser des questions mais ne surprend pas. Car en réalité, ce que veut le patient lorsqu’il entre dans un cabinet dentaire avec son problème et souvent aussi une bonne dose d’anxiété, c’est un chirurgien-dentiste en forme pour s’occuper de lui et le soulager sans souffrir. Tout est...


« On imagine qu’un chirurgien-dentiste ne peut qu’être heureux ! » Un psychiatre se faisait récemment l’écho de la pensée des patients en général. Sa réflexion fait se poser des questions mais ne surprend pas. Car en réalité, ce que veut le patient lorsqu’il entre dans un cabinet dentaire avec son problème et souvent aussi une bonne dose d’anxiété, c’est un chirurgien-dentiste en forme pour s’occuper de lui et le soulager sans souffrir. Tout est d’ailleurs organisé pour qu’aucun doute ne vienne l’effleurer à ce sujet : la clarté des lieux, une stérilisation souvent visible, des équipements de haute technologie, un personnel aux petits soins, un chirurgien-dentiste disponible… Et pourtant, derrière cette façade sans aspérité, s’il n’y prend pas garde, le chirurgien-dentiste cache parfois, consciemment ou non, des maux liés à son métier, lourds à porter. On parle, depuis quelques années déjà, du burnout, ou encore du syndrome d’épuisement au travail, que connaissent certains soignants. Un syndrome « insidieux et progressif », difficile à détecter. Autre difficulté de la profession, les troubles musculosquelettiques liés à une mauvaise posture. L’ergonomie a certes fait de grands progrès depuis 20 ans, mais les mauvaises postures au cours des soins subsistent.

C’est un syndicat, la CNSD, qui a récemment mis en avant ces questions de santé en invitant dans ses locaux un psychiatre et un ostéopathe. Parce que « le syndicat est là pour s’occuper de toutes les conditions d’exercice », explique Roland L’Herron. Il ne compte d’ailleurs pas s’arrêter là. Dans la foulée de cette rencontre, le responsable syndical veut créer un observatoire de la santé des chirurgiens-dentistes pour se donner à l’avenir les moyens de prévenir ces maux qui touchent la profession.