C’EST MON AVIS !
Il était une fois une commission réunie sous l’égide du conseil national de l’Ordre pour élaborer le « Cahier des charges des formations dédiées à l’utilisation du MEOPA* ». Cette commission comportait des experts hospitalo-universitaires, des représentants professionnels, syndicaux et ordinaux. Sa composition finale a changé lors de la dernière réunion, sans consultation collégiale, et ont été incorporées des personnes...
Il était une fois une commission réunie sous l’égide du conseil national de l’Ordre pour élaborer le « Cahier des charges des formations dédiées à l’utilisation du MEOPA* ». Cette commission comportait des experts hospitalo-universitaires, des représentants professionnels, syndicaux et ordinaux. Sa composition finale a changé lors de la dernière réunion, sans consultation collégiale, et ont été incorporées des personnes qui, d’une part, n’ont pas assisté à l’élaboration de ce cahier des charges et pour lesquelles, d’autre part, aucune preuve n’existe quant à leur compétence dans la pratique du MEOPA.
Après 3 réunions (ce qui est peu pour une innovation), nous nous sommes entendus sur un document, chaque point ayant été soigneusement débattu sur le fond et sur la forme. Il semble, aujourd’hui, que le document ait subi quelques modifications. Ces dernières pourraient sembler anodines mais elles ne le sont tellement pas qu’elles ont abouti à la réserve de beaucoup.
Ce document contenait 3 volets dans la formation des consœurs et confrères :
• le volet théorique a suscité des échanges intenses pour déboucher sur un programme cohérent, non modifié ultérieurement ;
• le volet pratique n’a posé aucun problème ;
• le volet clinique, quant à lui, a provoqué un débat nourri. Pour bien apprendre, il faut être en situation. « Avant de prier, il faut s’agenouiller » disait Pascal. « La formation clinique inclura nécessairement une expérience pratique de l’administration du MEOPA », dit l’Ordre. Ah ! Comme nous voilà rassurés ! Nous avions prévu, à la place de cette formule évasive, pour chaque praticien, selon sa disponibilité, l’administration à 5 patients.Nous sommes loin de la « simulation d’une administration » conseillée dans le document final.
Le nombre de praticiens a été fixé, par l’Ordre, à 10 à 12 par formateur alors que notre comité en avait prévu 4 ou 5. Ce n’est pas dans l’esprit du comité puisque, si je ne m’abuse, le nombre double, voire triple ! Cela a des conséquences évidentes non seulement sur l’organisation de l’enseignement mais encore sur sa qualité, notamment pour la partie clinique.
Enfin, l’AFSSAPS** recommande la présence d’une tierce personne. (D’ailleurs, sans davantage de précision, à quoi sert une telle recommandation ?) Alors le conseil de l’Ordre « recommande vivement que la pratique de soins sous MEOPA soit réalisée avec l’aide d’une assistante dentaire ». L’assistante dentaire n’entre pas dans la catégorie du personnel paramédical ; la question de sa formation, malgré nos sollicitations, n’a toujours pas été résolue.
Notre déception est grande car, outre le fait d’avoir été pris pour ce que nous n’étions pas, ce n’est pas la meilleure façon d’introduire cette nouvelle pratique. Nous nous battons depuis longtemps, tous, pour l’amélioration de la prise en charge de la douleur et de l’anxiété et, par conséquent, de la qualité des thérapeutiques. Le MEOPA, sans être la panacée, est une liberté supplémentaire offerte au patient et au praticien. Espérons que des jours meilleurs arrivent pour son administration sereine !
* Mélange équimolaire d’oxygène de protoxyde d’azote.
** http :// www.afssaps.fr/var/afssaps_site/storage/original/application/19bfdecff1447824b8b1e282de0b4caf.pdf)