Ramage vaut plumage

Avec son Rest Automix Prima, seul composite bis-acryl utilisable directement en bouche pour réaliser, sans moulage préalable, des bridges et des couronnes provisoires, le français Elsodent avait déjà fait fort. Il nous propose aujourd’hui un produit similaire, aux caractéristiques légèrement différentes, mais non moins séduisantes. Inutile de refaire l’article : les composites bis-acryl, vous connaissez. Même si certains restent attachés à la traditionnelle résine « auto », cette nouvelle catégorie de produits ne peut plus être ignorée. Je dois dire que ces matériaux ont radicalement changé ma vie. Avec eux, la confection des couronnes provisoires est devenue une simple formalité, accomplie en moins de 5 minutes en toute tranquillité. Le Phoenix se présente, comme son homologue, en cartouche de 50 ml pour pistolet mélangeur. Il est disponible en 2 teintes, A2 et A3. Légèrement moins solide que le Rest Automix, il est conçu pour la technique d’automoulage. Mais on peut aussi, ne serait-ce que pour éviter l’inclusion de bulles d’air, en injecter une partie directement sur les préparations au moyen d’un embout intrabuccal.

Le produit est nettement plus fluide que son grand frère : un avantage bien réel, surtout pour nos consœurs qui n’auront plus à s’épuiser pour extruder la résine en appuyant très fort sur la poignée du pistolet.

Contrairement au Rest Automix, qui est un peu translucide au départ, le Phoenix est d’emblée opaque et fournit des réalisations d’un mimétisme parfait. Le temps de prise n’est pas inférieur à 2 minutes. Il est important d’utiliser une minuterie car la résine peut se fracturer dans les zones étroites, notamment proximales, si l’on n’a pas attendu assez longtemps avant de démouler les provisoires. En raison de sa fluidité, elle a tendance à se glisser dans les contre-dépouilles et compliquer la désinsertion des prothèses. Il conviendra d’être vigilant pour éliminer tous ces excès qui passent souvent inaperçus. Qu’on se rassure : le problème n’a rien à voir avec les drames engendrés par la fusée non contrôlée d’une résine autopolymérisable.

Certes, le Rest Automix est mieux adapté à la réalisation de grands bridges que le Phoenix. Mais ce dernier demeure très convenable pour des prothèses de 3 éléments, pourvu que les embrasures soient réduites et les interséances assez courtes.

Comme son homologue, le Phoenix se rebase sans difficulté : soit le jour même, soit plus tard, à condition d’aviver les surfaces à retoucher et d’y appliquer une couche d’adhésif amélo-dentinaire. Mais sa spécificité la plus intéressante, vraiment unique par rapport à la concurrence, c’est qu’une fois polymérisé, il ne présente pas de film gras si désagréable en surface. La résine est sèche, pas du tout collante, ce qui est à la fois plus confortable et bien plus propre pour les manipulations ultérieures.