DE BOUCHE À OREILLE
Depuis quelques années, les syndicats dentaires fleurissent. Nous n’assistons pas à l’apparition de groupes de praticiens unis par une même conception de leur exercice et désireux de faire valoir leur point de vue, nous sommes noyés sous un déferlement grand-guignolesque de groupuscules aux intérêts parfois opaques. Passe encore pour la FSDL et son leitmotiv obsessionnel concernant les remboursements de soins chez les praticiens non conventionnés, ils font partie du paysage...
Depuis quelques années, les syndicats dentaires fleurissent. Nous n’assistons pas à l’apparition de groupes de praticiens unis par une même conception de leur exercice et désireux de faire valoir leur point de vue, nous sommes noyés sous un déferlement grand-guignolesque de groupuscules aux intérêts parfois opaques. Passe encore pour la FSDL et son leitmotiv obsessionnel concernant les remboursements de soins chez les praticiens non conventionnés, ils font partie du paysage syndical depuis longtemps. L’UJCD, qui fut un syndicat de jeunes praticiens aux dents longues, s’est peu à peu transformé en entreprise commerciale de formation continue, rivalisant sur ce point avec un ex-organisme créé par des praticiens idéalistes afin de favoriser la prévention en France, et dont la dérive mercantiliste, managériale et syndicale interpelle la profession. Au-delà de ces organismes connus et reconnus qui viennent tailler des croupières à la vieille CNSD, qui n’est plus là que pour gesticuler et préserver les intérêts des praticiens sur le point de partir à la retraite, apparaissent de petits groupes d’opinion, dont la taille fait sourire et qui défendent des intérêts parfois surprenants. Et que dire de l’émergence et du comportement hystérico-paranoïaque d’un pseudosyndicat autoproclamé solidaire et indépendant qui cherche à mobiliser des adhérents (des clients ?) dans un but particulièrement opaque et flou, sauf peut-être pour son fondateur !
Tous ceux-là, et tous ceux qui ne manqueront pas de faire leur apparition dans les années qui arrivent, font le bonheur des compagnies d’assurances et des mutuelles. En effet, lorsque ces dernières vont prendre en charge la quasi-totalité du marché dentaire, elles vont trouver en face d’elles une profession divisée, remontée contre elle-même et incapable de marcher à la bataille avec des idées claires et des projets fermes. À se demander si certains de ces nouveaux syndicalistes ne sont pas poussés par ces mêmes compagnies d’assurances pour entraîner la zizanie au sein de notre profession.
Tullius Detritus n’est pas mort, il est chirurgien-dentiste et il veut monter un syndicat dentaire.
Heureusement, dans ce bazar ambiant, il restera le conseil de l’Ordre pour défendre les intérêts des praticiens, au nom du respect de notre profession, au nom du respect du code de déontologie, au nom d’une certaine éthique des professionnels de santé.
Le conseil de l’Ordre, qu’on l’apprécie ou non, représente tous les praticiens : il est constitué par des confrères qui se font une haute idée de la valeur morale de notre profession, de sa place dans la société et de la sérénité dans laquelle elle doit être exercée pour soigner nos patients.
Qu’on le veuille ou non, dans la bataille homérique qui est sur le point de s’engager avec les assurances et les mutuelles, le conseil de l’Ordre sera le dernier rempart qui permettra de maintenir notre profession dans un cadre libéral.
* (proverbe périgourdin)