PRESSE INTERNATIONALE
L’ESSENTIEL
Des sites implantaires présentant une forte résorption osseuse imposent des implants plutôt courts et des couronnes prothétiques plutôt hautes, ce qui donne lieu à un rapport couronne/ implant plus important qu’un rapport couronne/racine naturelle dans un os sain. Dans le cas d’une dent, d’un point de vue clinique, ce rapport s’établit entre la portion située à l’extérieur de l’os et la portion de la dent située dans l’os alvéolaire. Soumise à des forces latérales,...
Des sites implantaires présentant une forte résorption osseuse imposent des implants plutôt courts et des couronnes prothétiques plutôt hautes, ce qui donne lieu à un rapport couronne/ implant plus important qu’un rapport couronne/racine naturelle dans un os sain. Dans le cas d’une dent, d’un point de vue clinique, ce rapport s’établit entre la portion située à l’extérieur de l’os et la portion de la dent située dans l’os alvéolaire. Soumise à des forces latérales, la dent présente un centre de rotation situé au centre de la racine enfouie dans l’os. Si, avec le temps, l’os alvéolaire se résorbe, ce centre de rotation migre apicalement, rendant plus vulnérable la dent face à des forces latérales nocives. Dans le cas d’implants, l’alternative au recours à des implants courts est d’augmenter la hauteur de l’os par une variété d’interventions chirurgicales. La radiographie est utilisée pour analyser et mesurer le rapport couronne/racine. La même méthode peut être appliquée aux implants. L’objet de cette étude préliminaire est d’évaluer rétrospectivement si divers rapports couronne/implant peuvent affecter le comportement des niveaux de l’os péri-implantaire.
L’étude porte sur un groupe de 69 patients dont un édentement partiel a été comblé par une prothèse sur implants entre 1998 et 2003. Les 85 implants placés sont larges de 4 ± 0,2 mm, longs de 8 à 15 mm et restaurés par des prothèses unitaires pour 10 d’entre eux, par deux couronnes solidarisées pour 63 autres et par des prothèses plurales de 3 à 4 couronnes pour les 12 implants restants. Les mesures radiologiques et cliniques des longueurs des couronnes et des implants aussi bien que de la résorption de l’os péri-implantaire sont réalisées au moment de la fixation des prothèses et 5 ans plus tard.
À la fin de l’étude, après 5,7 années ± 8 mois de fonction des implants, la moyenne de résorption de l’os marginal est de 2,12 ± 1,30 mm, avec des valeurs allant de 0 mm à 6,61 mm. Les analyses de corrélation révèlent, dans les limites de cette étude, qu’il n’existe pas de lien entre le rapport couronne/ implant et la résorption de l’os marginal, indépendamment du type de prothèse mise en place. Cette évaluation préliminaire couplée à d’autres observations qui soulignent la différence entre le mode d’attache d’une dent et celui d’un implant, demande d’autres analyses plus rigoureuses de ce qui peut contribuer à l’échec implantaire.
Il a été postulé qu’une augmentation des ratios couronne/dent et couronne/implant pourrait conduire à une augmentation des forces non axiales transmises à la dent ou à l’implant. Cela pourrait conduire alors à une vulnérabilité accrue de la dent ou des implants piliers concernant la perte de l’os de soutien. Dans les limites de cette étude préliminaire, les résultats indiquent que ce n’est pas dans les sites qui présentent le moins de critères de succès que correspondent les localisations où les relations couronne/implant les moins favorables. Ils indiquent aussi que les rapports couronne/implant situés entre 0,43 et 1,5 ne sont pas associés aux pertes d’os péri-implantaire observées. Ces observations peuvent signifier que, bien que la distribution des forces puisse être meilleure quand la longueur de l’implant est supérieure à celle de la couronne, d’autres facteurs additionnels auraient une influence sur le comportement du niveau de l’os autour de chaque type de pilier. Il est tentant de suggérer que la qualité de l’occlusion peut jouer un rôle important et fondamental dans la distribution correcte des forces. Les déterminants mécaniques du succès ou des échecs des implants n’ont pas encore été définis.