PRESSE INTERNATIONALE
L’ESSENTIEL
La haute viscosité des composites postérieurs, très chargés, peut nuire à la qualité de leur adaptation sur les surfaces dentaires. Les composites « flow » proposés pour constituer une sous-couche plus fluide présentent des inconvénients liés à leurs variations dimensionnelles. Un nouvel appareil (Calset compule warmer ; AdDent Inc, Danbury, Conn) a été introduit dans le commerce. Il sert à réchauffer les composites très chargés, à 37°C, 54°C ou 68°C, dans le but de...
La haute viscosité des composites postérieurs, très chargés, peut nuire à la qualité de leur adaptation sur les surfaces dentaires. Les composites « flow » proposés pour constituer une sous-couche plus fluide présentent des inconvénients liés à leurs variations dimensionnelles. Un nouvel appareil (Calset compule warmer ; AdDent Inc, Danbury, Conn) a été introduit dans le commerce. Il sert à réchauffer les composites très chargés, à 37°C, 54°C ou 68°C, dans le but de les rendre plus fluides, tout en leur procurant aussi un taux de polymérisation et de conversion supérieurs. Mais la température d’un composite affecte-t-elle sa rétraction de polymérisation ? L’étude présente a pour but de répondre à cette question.
La rétraction étant un défaut lié à la matrice polymère, l’étude porte sur un composite microchargé (Durafill VS, Heraeus Kulzer) choisi pour son rapport matrice résine/charge relativement élevé. La rétraction volumétrique est mesurée à l’aide d’un système vidéo. Pour évaluer l’effet de la température sur la rétraction de polymérisation, le composite est refroidi dans un réfrigérateur à 4°C ou réchauffé dans un four à 20°C, 37°C, 54°C et 68°C, avant d’être photopolymérisé avec une lampe halogène pendant 20 secondes. Pour tous les groupes, la rétraction volumétrique est enregistrée toutes les minutes pendant 10 minutes à partir du début de la photo-initiation. Cinq spécimens sont testés à chaque température. La température de 20°C sert de contrôle.
Les résultats indiquent que la température, le temps et l’interaction entre le temps et la température ont des effets significatifs sur la rétraction du composite. Les rétractions à 20°C (t° de la pièce) et à 37°C (t° du corps) ne sont pas significativement différentes. Excepté aussi entre 37°C et 54°C à 1 minute après photo-initiation, les rétractions sont significativement différentes à toutes les autres paires de températures et pour chaque moment de la mesure. La rétraction du matériau est significativement moindre à 4°C comparée à celle observée dans le groupe contrôle à 20°C. Elle est significativement supérieure à celle du contrôle quand elle est mesurée à 54°C et à 68°C. La rétraction de polymérisation diminue au fil des minutes pour le composite préalablement stocké à 4°C. Par comparaison aux composites « flow », les composites préchauffés auraient un degré inférieur de rétraction de polymérisation.
Il semble exister une forte corrélation entre la température et la rétraction volumétrique du composite microchargé testé ici. En effet, son préchauffage à une température élevée (54°C ou 68°C), dans le but d’augmenter sa fluidité et donc d’améliorer son adaptation aux surfaces, provoque l’augmentation de sa rétraction de polymérisation. En somme, cette étude met en évidence, elle aussi, la nécessité de rechercher sans cesse des compromis et des trucs ou astuces pour tenter de pallier les divers défauts des composites et, en particulier, leur rétraction de polymérisation. Celle-ci est un facteur potentiel de micro-infiltrations, sensibilités postopératoires, récidives de caries etc., surtout lorsque les limites des restaurations sont situées dans la dentine et, qui plus est, difficilement accessibles au brossage (secteurs postérieurs). Dans ces localisations, l’usage des composites, qui ne possèdent pas de propriétés anti–cariogènes, devrait être limité voire contre-indiqué. Faut-il choisir le « tout blanc à tout prix » ou se souvenir qu’un traitement de lésion carieuse a un but thérapeutique et prophylactique et se doit donc d’empêcher qu’elle ne se reproduise. Les restaurations indirectes collées ne résolvent pas plus ce problème.