Clinic n° 03 du 01/03/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L'ESSENTIEL

Antoine Vassallo  

Pour réduire la perte physiologique des tissus durs et mous après une extraction dentaire, plusieurs techniques de gestion des sites extractionnels ont été abordées. Quand la paroi vestibulaire de l'alvéole est encore intacte, il s'agira d'une préservation d'alvéole. Quand elle est insuffisante, il s'agira d'une préservation de crête. Dans une étude contrôlée, le comblement de l'alvéole par de l'os minéral naturel (Bio-Oss, Geistlich Biomaterials) et le recouvrement par une...


Pour réduire la perte physiologique des tissus durs et mous après une extraction dentaire, plusieurs techniques de gestion des sites extractionnels ont été abordées. Quand la paroi vestibulaire de l'alvéole est encore intacte, il s'agira d'une préservation d'alvéole. Quand elle est insuffisante, il s'agira d'une préservation de crête. Dans une étude contrôlée, le comblement de l'alvéole par de l'os minéral naturel (Bio-Oss, Geistlich Biomaterials) et le recouvrement par une membrane en collagène aboutit à la préservation de l'épaisseur des parois des alvéoles et à la réduction de la perte de hauteur de l'os. Dans l'étude rétrospective présente, du Bio-Oss collagène a été déposé dans 110 alvéoles chez 62 patients, mais aucune membrane n'a été utilisée.

Matériel et méthode

Entre février 2002 et janvier 2007, chez 62 patients devant recevoir des prothèses implanto-portées, 110 alvéoles ont été comblées avec du Bio-Oss collagène (Bio-Oss auquel ont été ajoutés 10 % de collagène porcin de type I purifié). Aucune membrane n'est utilisée mais les tissus marginaux sont suturés. Si le Bio-Oss collagène est placé dans des alvéoles dont les parois osseuses sont intactes et qui ne nécessitent pas d'augmentation avec des greffons-blocs d'os cortical, ces greffes sont classées en « préservation d'alvéole ». En cas de présence de défauts osseux importants dans les alvéoles qui nécessitent une augmentation, avant ou pendant une implantation, les greffes de Bio-Oss collagène sont classées en « préservation de crête ». La hauteur et l'épaisseur des crêtes sont évaluées avant et après cicatrisation des tissus mous, à l'aide d'une sonde parodontale.

Résultats et discussion

Sur les 110 alvéoles, 61 (55,5 %) étaient classées en « préservation de crête » et 49 (44,5 %) étaient classées en « préservation d'alvéole ». L'examen à la sonde parodontale montre que le volume des tissus mous et leur contour ont été préservés dans tous les sites quelle qu'ait été la morphologie du défaut initial. La cicatrisation des tissus durs et mous a été normale. Des complications mineures (infection de la partie coronaire de l'alvéole) ont été observées dans seulement 5 sites (4,5 %). Les résultats de cette étude corroborent l'hypothèse selon laquelle une régénération osseuse peut être obtenue dans des alvéoles dont les parois osseuses sont intactes ou presque et seulement dans certaines alvéoles dont les parois osseuses ne sont pas intactes.

l'essentiel

L'objectif de la gestion des sites extractionnels est de maintenir les tissus alvéolaires après les extractions et avant la mise en place de restaurations prothétiques conventionnelles ou d'implants. La préservation d'une alvéole ou d'une crête est indiquée essentiellement dans le secteur antérieur maxillaire, très esthétique, où les versants osseux vestibulaires fins sont fréquents. Dans cette étude, des alvéoles déshabitées sont comblées avec du Bio-Oss collagène, sans recouvrement par une membrane. Les résultats montrent des structures, des dimensions et des formes de la muqueuse maintenues avec succès dans tous les sites, quelle que soit la classification du site (« préservation d'alvéole » ou « préservation de crête »). Dans la plupart des cas où les défauts osseux sont très importants, seul le volume des tissus mous est préservé. Dans ces cas, après cicatrisation de l'os, le volume de celui-ci est augmenté lors d'une étape ultérieure par des greffons-blocs d'os cortical. Dans cette étude, le protocole chirurgical ne comporte pas de recouvrement de la plaie par une membrane et seules quelques complications en rapport avec ce protocole « à ciel ouvert », peu nombreuses, se sont produites, sans effets négatifs sur le résultat esthétique.