L'adhésif Formule One

Des adhésifs amélo-dentinaires, aujourd'hui, il y a en a des tonnes ! Chacun y va de sa recette perso pour séduire le chaland : performances validées en laboratoire, présentation originale, voire très pratique, ou, enfin, protocole d'utilisation simplifié. Avec son nouvel automordançant, le Bond 1 SF, l'Américain Pentron a décidé de jouer toutes ces cartes à la fois.

En matière d'originalité, il se pose un peu là. Jugez-en plutôt : le produit en question est le seul adhésif à ne pas contenir de solvant ! Cela ne vous fait ni chaud ni froid ? C'est que vous ne connaissez pas grand-chose à la problématique de l'adhésion. Le solvant, c'est un liquide - eau, éthanol ou acétone - dans lequel sont mis en solution les principes actifs du produit. Cela a, sur le plan pratique, au moins 3 conséquences. La première, c'est qu'il faut impérativement faire s'évaporer ce solvant, après avoir appliqué l'adhésif sur la dent. Un jet d'air modéré suffit. Cela n'est pas énorme, mais c'est une étape supplémentaire qu'on ne serait pas malheureux d'éviter. Car elle présente quelques risques et inconvénients : par exemple, la réactivation d'un saignement lorsque la cavité est juxtagingivale et que, mauvais élève, on a omis de poser la digue. Autre petit souci, le solvant, avec le temps, s'évapore du flacon d'adhésif. Si bien qu'à la fin, la buse se bouche, le produit perd de son efficacité et il faut jeter la bouteille alors qu'elle n'est qu'à moitié vide. Enfin, cela veut dire qu'il n'est pas du tout raisonnable d'utiliser un applicateur légèrement imprégné d'adhésif pour lisser, sculpter ou modeler la surface du composite : le solvant, toujours lui, pollue inutilement le matériau de restauration.

Beaucoup moins fluide que bon nombre de ses concurrents, le Bond 1 SF est conditionné en petite seringue de 1,2 ml, exactement comme un composite flow. Pour une mise en oeuvre des plus simple et une efficacité optimale, il est livré avec des embouts applicateurs rigides, minuscules aiguilles métalliques terminées par un pompon, que l'on visse sur la seringue. Grâce à eux, on peut frotter vigoureusement les surfaces dentaires pour bien les imprégner du principe actif.

Là encore, Pentron a utilisé la fameuse résine 4-META, réputée pour son excellente adhésion aux tissus dentaires. Le Bond 1 SF est chargé à 40 % de particules minérales. Sa viscosité est à peine moins élevée que celle d'un composite fluide et sa couleur crème le rend bien visible au moment de l'application.

Comme avec pratiquement tous les adhésifs automordançants, l'adhésion à la dentine est légèrement meilleure qu'à l'émail, en particulier non fraisé. Selon des études internes, le Bond 1 SF serait plus performant que la plupart de ses concurrents en 1 ou 2 flacons. Car, ici, nous arrivons au point ultime en termes de simplicité : l'automordançant en un seul composant fait déjà gagner beaucoup de temps, l'inutilité du séchage après application de l'adhésif apporte un confort supplémentaire. Afin d'optimiser les performances du produit, il ne faut pas oublier de le laisser agir une vingtaine de secondes sur la dent avant d'entamer la photopolymérisation. En situation clinique, son utilisation se révèle des plus agréables. Aucun échec à déplorer au bout de quelques semaines. Reste à vérifier ses performances sur les moyen et long termes. Car en général, les pertes d'obturation, ou seulement les infiltrations marginales, n'apparaissent qu'au bout de 6 mois.