Clinic n° 03 du 01/03/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L'ESSENTIEL

Antoine Vassallo  

L'application et la polymérisation, avant l'empreinte, d'un adhésif dentinaire sur les surfaces préparées pour une restauration indirecte ont été proposées en 1992 pour protéger la pulpe pendant la temporisation, puis, plus tard, pour l'amélioration des résistances de collage des restaurations. L'empreinte des surfaces traitées est problématique. En effet, l'adhésif polymérisé présente une couche superficielle inhibée par l'oxygène qui peut, elle-même, inhiber la...


L'application et la polymérisation, avant l'empreinte, d'un adhésif dentinaire sur les surfaces préparées pour une restauration indirecte ont été proposées en 1992 pour protéger la pulpe pendant la temporisation, puis, plus tard, pour l'amélioration des résistances de collage des restaurations. L'empreinte des surfaces traitées est problématique. En effet, l'adhésif polymérisé présente une couche superficielle inhibée par l'oxygène qui peut, elle-même, inhiber la polymérisation des matériaux à empreinte vinyl polysiloxane. Cette couche inhibée peut être évitée par l'application de glycérine sur l'adhésif au cours de sa polymérisation. Cette étude in vitro tente d'identifier les interactions possibles entre 2 matériaux d'empreinte différents et les surfaces dentaires enduites par 2 adhésifs différents.

Matériel et méthode

Sur 6 molaires fraîchement extraites, une surface dentinaire plate est créée par meulage de la moitié coronaire occlusale. Chaque surface est soumise à l'une des 4 procédures suivantes : groupe 1 (contrôle) : empreinte des surfaces non traitées ; groupe 2 : empreinte des surfaces après scellement immédiat de la dentine ; groupe 3 : empreinte des surfaces après élimination de la glycérine qui a été appliquée sur l'adhésif pour le protéger de l'oxygène ; groupe 4 : empreinte des surfaces traitées comme dans le groupe 3 mais avec, en plus, un ponçage final avec de la poudre de ponce. Les surfaces sont ensuite observées par microscopie optique, à la recherche de résidus de matériau à empreinte non polymérisé.

Résultats et discussion

Aucun défaut d'empreinte n'est observé dans le groupe contrôle (1). Dans le groupe 2, du matériau à empreinte non polymérisé est resté collé largement sur les surfaces de l'ensemble des spécimens, quels que soient les produits utilisés. Dans le groupe 3, la glycérine n'empêche pas complètement la formation de la couche inhibée de l'Optibond FL, Kerr (adhésif à 3 étapes) et ride la surface du Clearfil SE Bond, Kuraray (adhésif automordançant à 2 étapes). Dans ce groupe, seule la combinaison adhésif Clearfil SE Bond/matériau à empreinte Extrude, Kerr (vinyl polysiloxane) procure des empreintes idéales. Dans le groupe 4, les empreintes idéales sont obtenues avec l'Extrude alors que des empreintes défectueuses (matériau à empreinte non polymérisé ou accroché à l'adhésif) sont obtenues avec l'Impregum, 3M Espe (polyéther monophase) sur 50 % des spécimens.

l'essentiel

Le scellement immédiat de la dentine des préparations destinées aux restaurations indirectes en composite ou en céramique est une stratégie relativement récente qui consiste à appliquer et à photopolymériser un adhésif sur la dentine fraîchement taillée avant la prise d'empreinte. Des interactions peuvent se produire entre l'adhésif et le matériau à empreinte. Les résultats de cette évaluation qualitative in vitro indiquent que les cliniciens doivent être prudents quand ils réalisent un scellement immédiat de la dentine. En effet, la couche superficielle d'adhésif incomplètement polymérisée en raison de l'inhibition par l'oxygène de l'air peut inhiber à son tour la polymérisation du matériau à empreinte. Avec le matériau à empreinte Extrude (vinyl polysiloxane à 2 phases) testé ici, des empreintes idéales peuvent être obtenues en protégeant l'adhésif avec un gel de glycérine au cours de sa polymérisation et en ponçant ensuite sa surface avec de la poudre de ponce et une cupule en caoutchouc avant la prise d'empreinte. Avec l'Impregum (polyéther monophase), la glycérine et le ponçage n'empêchent pas la formation de défauts dans l'empreinte dus à l'adhérence du matériau sur l'adhésif et donc à son déchirement lors du retrait.