Clinic n° 02 du 01/02/2010

 

L'ÉVÉNEMENT

Anne-Chantal de Divonne  

La rentrée de la nouvelle première année commune à la médecine, l'odontologie, la maïeutique et la pharmacie se prépare. On le sait, le PCEM1 n'est plus. Les étudiants s'inscriront en L1 et choisiront en milieu d'année de passer 1, 2 ou 3, voire 4 concours. Les « recalés » ayant la moyenne pourront rejoindre une seconde année dans d'autres filières. Sur le papier, tout paraît simple et attrayant.

Attrayant parce qu'un socle de culture commun à toutes les professions de...


La rentrée de la nouvelle première année commune à la médecine, l'odontologie, la maïeutique et la pharmacie se prépare. On le sait, le PCEM1 n'est plus. Les étudiants s'inscriront en L1 et choisiront en milieu d'année de passer 1, 2 ou 3, voire 4 concours. Les « recalés » ayant la moyenne pourront rejoindre une seconde année dans d'autres filières. Sur le papier, tout paraît simple et attrayant.

Attrayant parce qu'un socle de culture commun à toutes les professions de santé est enfin créé. En plus du tronc commun d'enseignement, les étudiants choisiront, au second semestre, 1, 2 ou 3, voire 4 options en fonction du nombre de concours qu'ils souhaitent passer. Ainsi, un module de 15 heures d'enseignement en odontogenèse, morphogenèse avec un peu d'anatomie est en préparation pour l'option « dentaire ». Et l'idéal serait que les 54 centres d'examen le reprennent afin que les étudiants de première année en dentaire commencent avec le même bagage. Ce L1 est également attrayant parce que les équivalences proposées en fin de L1 doivent mettre fin à l'immense gâchis de fin d'année. Une partie des 80 % d'étudiants en échec pourra rejoindre d'autres filières sans avoir « perdu » 1 an.

Mais voilà que l'intérêt suscité par ce nouveau début de cursus dépasse le domaine de la santé et risque de compromettre les bienfaits de la réforme. Des blogs de lycéens font courir le bruit que le passage en L1 démultiplie les chances d'intégrer les autres filières. « Totalement erroné » affirme Bernard Pellat, l'un des artisans de la réforme pour l'odontologie. Mais la rumeur est tenace et a tellement bien circulé que le président de l'université Paris-Descartes, Axel Kahn, craint un « déferlement » de candidats en L1. Les inscriptions pourraient bondir de 30 à 50 % et s'ajouter aux cohortes déjà beaucoup trop nombreuses ! À Paris-Descartes justement, le nombre des étudiants pourrait grimper à 5 000, contre 3 500 l'an dernier...