Clinic n° 01 du 01/01/2010

 

GÉRER

ÉQUIPE ET ESPACE

Catherine FAYE  

Ils sont quatre. Quatre praticiens aussi différents que complémentaires. Ils exercent dans un même lieu, à La Teste de Buch, à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux. Un cabinet de groupe, vaste, lumineux et bien pensé, où technologie de pointe et clins d'oeil à la nature offrent une prise en charge rassurante et efficace.

Le bassin d'Arcachon n'est pas loin, avec ses parcs à huîtres et ses bancs de sable changeants. Pour se rendre au cabinet dentaire aux faux airs de pagode, rien de plus simple. Construit à côté d'une zone industrielle, il se situe à un carrefour, à égale distance de plusieurs villes. Facile d'accès et entouré d'un vaste parking, le bâtiment s'étend sur 270 m2, de plain-pied. Toute la structure a été édifiée aux normes pour permettre de recevoir les patients handicapés.

À l'entrée du cabinet, la salle d'attente, totalement vitrée, claire et spacieuse, donne l'illusion d'une serre inversée. La végétation se trouve à l'extérieur : pins, chênes, arbousiers... Dans le même volume se trouve aussi l'accueil, un grand comptoir minimaliste derrière lequel chacune des assistantes passe et officie sous deux écrans de télévision fixés au plafond : films musicaux, documentaires... « Avec quatre assistantes, il y a toujours un roulement, une présence dans cette aire de passage », explique Christophe Dubié, le ténor des lieux. De part et d'autre, deux couloirs. Au fond, un atelier où Michel Jauregui confectionne ses prothèses. Indépendant, il collabore néanmoins avec les praticiens du cabinet.

C'est un architecte local qui a pensé les lieux. Le concept ? Un îlot central qui permet une circulation fluide tout autour. Le coeur du cabinet accueille stérilisation et panoramique. Une alchimie entre netteté, jeu subtil des transparences, des éclairages et dépouillement. Le tout est rehaussé par une note de bleu et les courbes d'une reproduction d'un tableau de Matisse. La salle de radiologie abrite une panoramique numérique Trophypan. Dans le prolongement, des placards coulissants permettent d'entreposer tout le matériel. Fonctionnelles et ergonomiques, les salles de soins sont quasiment disposées aux quatre points cardinaux. Les trois omnipraticiens y reçoivent leurs patients dans leurs cabinets respectifs : au sud, Frédéric Vaisse, à l'est, Christophe Dubié, au nord, Jean-Noël Chatelot. À l'ouest, Cyril Nissou, chirurgien-dentiste à l'exercice limité à l'orthodontie exclusive, accueille sa patientèle. Un système informatique relie chaque ordinateur au pôle central installé à l'entrée.

Christophe Dubié forme, avec Frédéric Vaisse, la locomotive de l'équipe. Ensemble, ils ont créé la SCM et accueilli leurs premiers patients en septembre 2006. Les autres praticiens sont locataires. Entre les salles de soins des deux maîtres des lieux, un petit bureau. Originaire de Toulouse, Christophe Dubié est diplômé de la faculté dentaire de Perpignan. Pendant 15 ans, cet omnipraticien énergique et perfectionniste a fait la navette entre ses cabinets de Perpignan et de Figueras, en Espagne. Comment est-il arrivé à La Teste de Buch, en Gironde ? « Depuis mon enfance, je passais mes vacances dans la région. Je suis fan de pêche, de chasse, de nature... J'ai décidé de venir m'installer ici. C'est l'idéal. » Il exerce quelques années dans le cabinet d'un associé situé à quelques coudées de celui-ci. « En 2005, j'ai vu un terrain à vendre, un champ de bambous. Je n'ai pas hésité, et c'est ici que j'ai fait construire ce plateau technique. » Les travaux commencent début 2006 et durent 8 mois. Deux ans plus tard, le praticien confie : « On vient juste de se poser. »

Aujourd'hui, son exercice s'oriente plus particulièrement vers l'implantologie, les greffes osseuses, la chirurgie. Pour lui, l'hygiène est la condition sine qua non pour la pratique de la dentisterie. Mais aussi le bien-être et la clarté. « Vous avez envie de vivre ici, c'est spacieux, c'est un peu comme un grand aquarium. » Avec deux fauteuils, dont un Planmeca bleu, le travail se fait dans de bonnes conditions. Sa seconde salle de soins est consacrée à la chirurgie : « Ça, c'est mon antre à moi. » Sur une table transthoracique, des instruments stérilisés et prêts à l'emploi. Pour nettoyer l'air, un FLAM 3.0 B. Une petite pièce de repos la jouxte : là, un fauteuil confortable regarde les baies vitrées et un large écran de télévision.

L'esprit du cabinet repose sur la complémentarité et une offre globale de soins dans un même lieu : chaque spécialité y est représentée. Rapidité, efficacité et réactivité, trois maîtres mots pour définir la philosophie de cette équipe qui réunit plusieurs facettes de la dentisterie. Une diversité que les patients apprécient. « On ne peut pas travailler tout seul et avoir toutes les compétences. L'avantage, c'est que l'on est un cabinet de groupe. Il y a tout de A à Z, pas besoin d'aller faire tel ou tel soin ailleurs. C'est très dynamique », explique Cyril Nissou. Ce à quoi Frédéric Vaisse ajoute : « On communique beaucoup entre nous. Et on n'hésite pas à aller chercher un confrère dans une autre salle de soins pour un conseil. » Sa spécificité, c'est la prothèse esthétique. Chacun maîtrise son domaine de compétence et connaît le fonctionnement et la pratique de l'autre. De plus, la bonne entente et l'expérience des quatre assistantes créent un équilibre entre l'effervescence des praticiens, les allées et venues des patients, les congés. « On a voulu une unité. Les patients savent qu'il y a toujours quelqu'un au cabinet, ouvert toute l'année. » Quand un praticien est absent, un confrère peut recevoir ses patients en cas d'urgence.

Sur les murs, des photographies des plus beaux paysages de la région : banc d'Arguin, Cap-Ferret, Île aux oiseaux, dune du Pyla... Certaines d'entre elles sont des tirages de Frédéric Vaisse, photographe investi. Les portes des différentes salles restent la plupart du temps ouvertes. « Il y a un esprit particulier ici, entre chirurgien, omnipraticiens et prothésiste, précise Cyril Nissou. Mes associés m'appellent parfois pour décider ensemble s'il est utile de faire un bilan. » Diplômé d'études supérieures en orthopédie dento-faciale, il reçoit surtout de jeunes patients dans un fauteuil Belmont bleu, sans crachoir, avec une assise facile : « Pour les enfants, moins il y a de choses compliquées, plus c'est simple de les soigner. » Derrière les fenêtres de sa salle de soins, de vieux pommiers. Pas de vis-à-vis. Un peu plus loin, la salle de soins de Jean-Noël Chatelot, chirurgien-dentiste au naturel plus calme et discret, se différencie par un côté plus traditionnel. Sandrine, son assistante, aime « ce côté très vivant du cabinet entre confrères, patients et assistantes polyvalentes qui s'entraident ».

Si chacun son caractère, ses qualités et ses spécificités, l'équipe fonctionne comme un tout. Aujourd'hui, elle souhaiterait accueillir un cinquième praticien : « Une femme, pour recevoir exclusivement de jeunes patients, s'occuper de parodontie et de maintenance », précise Frédéric Vaisse. Une cinquième salle de soins, à côté de celle de Cyril Nissou, n'attend plus que d'être occupée. Pédodontie et traitement paro-médical compléteraient la palette de soins proposés au cabinet.

ON AIME : Les pièces spacieuses de ce cabinet moderne, ouvert sur l'extérieur et la nature. Un juste milieu entre quelque chose de clinique et de convivial. Et les lignes de fuite des couloirs, recouverts de parquet flottant : une note chaleureuse et stylisée.