Clinic n° 01 du 01/01/2010

 

GÉRER

CHRONIQUE

Edmond BINHAS  

- contact@binhas.com

Plus votre cabinet se développe et plus vous avez besoin d'un plan stratégique efficace pour maîtriser vos dépenses et vos revenus. Et ce début d'année est un moment plus que propice pour mener cette réflexion.

Dans la plupart des cabinets (sauf ceux en SEL), les revenus du praticien sont constitués par le « bénéfice » du cabinet. En réalité, ils ne représentent que ce qu'il reste une fois tous les frais payés. Les préoccupations commencent lorsque le praticien...


Plus votre cabinet se développe et plus vous avez besoin d'un plan stratégique efficace pour maîtriser vos dépenses et vos revenus. Et ce début d'année est un moment plus que propice pour mener cette réflexion.

Dans la plupart des cabinets (sauf ceux en SEL), les revenus du praticien sont constitués par le « bénéfice » du cabinet. En réalité, ils ne représentent que ce qu'il reste une fois tous les frais payés. Les préoccupations commencent lorsque le praticien constate que ses revenus sont en train de diminuer. Mon expérience des cabinets dentaires m'indique que plus de 90 % des préoccupations financières surviennent lors des trois scénarios suivants.

Zone de confort. La caractéristique de ce scénario réside dans le fait qu'il concerne des cabinets où tout semble très stable. Les revenus du praticien sont satisfaisants, le planning est rempli et les prévisions semblent bonnes. Mais avec le temps, la base économique du cabinet s'affaiblit insidieusement. En effet, l'accroissement régulier des charges fixes du cabinet commence à éroder le bénéfice au moment même où, souvent, les besoins personnels s'accentuent. Les augmentations de salaire deviennent des sources d'anxiété. Les investissements doivent alors être réalisés en prenant des crédits supplémentaires. En un mot, la pression s'intensifie lentement chaque mois, obligeant parfois le praticien à de véritables acrobaties financières.

Zone de postcroissance. Ce scénario est caractérisé, dans un premier temps, par une croissance forte de l'exercice. Le sentiment de liberté lié à des revenus plus importants s'accroît. Pour le praticien, assuré que la croissance continuera sur le même rythme, le risque est grand de prendre des décisions affectant à long terme les résultats du cabinet. Il n'est pas rare de voir des décisions ainsi fondées sur des résultats à court terme. Par exemple, des décisions concernant le développement de la structure (telles qu'un transfert, un recrutement ou une association) sont prises sans une analyse de gestion rationnelle. Les préoccupations concernant les dépenses continuent alors de s'aggraver quand il devient évident que tout le bénéfice de la croissance est absorbé par le cabinet. Bien que le chiffre d'affaires ne cesse de s'accroître et que le praticien travaille plus, le bénéfice reste invariablement au même niveau. La situation devient critique lorsque la croissance se stabilise mais que les dépenses continuent d'augmenter.

Changement de niveau de vie. Dans ce scénario, c'est la modification du style de vie personnel du praticien qui entraîne la pression financière sur le cabinet. Celui-ci commence à avoir besoin de revenus plus importants pour faire face à de nouvelles situations familiales telles que l'agrandissement de la famille, des enfants entrant dans l'enseignement supérieur, l'achat d'une nouvelle maison, etc.

Souvent d'ailleurs, cette nécessité de revenus plus importants survient à des moments (ou à un âge) où le praticien éprouve le besoin de travailler moins.

Bien que tout à fait prévisible, ce type de situation surprend toujours les praticiens concernés. Ce n'est malheureusement qu'après que ces derniers se mettent à analyser plus attentivement les dépenses du cabinet.

Fort de ces différents constats, il s'agit d'accepter l'idée que la gestion actuelle d'un cabinet dentaire est devenue beaucoup plus complexe qu'avant. Pourtant, la qualité des traitements et des services offerts aux patients s'est améliorée de façon importante. Ce nouvel impératif de gestion prévisionnelle met en évidence avec plus d'acuité la nécessité d'une gestion globale de votre cabinet.