Valo (Ultradent)
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La société américaine Ultradent est plus connue pour ses produits de blanchiment, de conditionnement tissulaire ou de restauration que pour ses lampes à polymériser. Certains de ses composites ne contenant pas de camphoroquinone ne polymérisaient pas complètement avec les lampes à LED habituelles. Aussi, le fabricant a-t-il proposé l'Ultralume 5 qui associait plusieurs diodes de longueurs d'onde différentes afin de couvrir un spectre beaucoup plus large. L'Ultralume est très...
La société américaine Ultradent est plus connue pour ses produits de blanchiment, de conditionnement tissulaire ou de restauration que pour ses lampes à polymériser. Certains de ses composites ne contenant pas de camphoroquinone ne polymérisaient pas complètement avec les lampes à LED habituelles. Aussi, le fabricant a-t-il proposé l'Ultralume 5 qui associait plusieurs diodes de longueurs d'onde différentes afin de couvrir un spectre beaucoup plus large. L'Ultralume est très différente des autres lampes à LED : elle fonctionne sur secteur et non sur accu. Les ampoules se trouvent à l'extrémité de la tête, au bout d'un manche rectiligne, sous une grosse lentille allongée.
Valo est une évolution de ce système, mais avec des spécificités différentes. Tout d'abord l'aspect : fini le plastique blanc, les formes carrées aux angles arrondis façon années 1970. On entre dans un autre univers. L'Américain copie ouvertement le look high-tech des équipements électroniques venus d'Extrême-Orient : noire et gris acier, la pièce à main, très élégante, ressemble à une caméra intrabuccale. Sa tête est toute ronde, avec une énorme lentille de 10 mm à l'avant, sous laquelle on devine trois ampoules bleues et une autre mauve. De quoi couvrir un spectre de 395 à 480 nm selon le fabricant. Deux boutons de caoutchouc noir permettent, l'un de sélectionner le programme, l'autre de déclencher la lumière. Une série de six minidiodes vertes schématise la progression de l'exposition. Le design est superbe et le nom de l'appareil très certainement inspiré de celui des ordinateurs d'une célèbre marque japonaise.
Reste que l'ensemble possède toujours ce même fil à la patte, qu'il faut bien reconnaître terriblement mal pratique pour nous autres Français. Parce qu'aux États-Unis, où l'on ne peut concevoir l'exercice sans une assistante en permanence au fauteuil, il est sans doute inenvisageable de demander au praticien de se saisir lui-même de sa lampe, puisqu'il dispose systématiquement d'une petite main à sa botte pour lui faire ses quatre volontés.
La Valo propose trois programmes que l'on peut sélectionner en appuyant sur la deuxième touche, la plus éloignée de la tête. En mode standard, la puissance délivrée est de 1 000 mW/cm2. La durée d'exposition peut être fixée à 5, 10, 15 ou 20 secondes. Le mode haute puissance monte à 1 400 mW/cm2 avec des temps d'exposition de 1, 2, 3 ou 4 secondes. Enfin, un mode « plasma » de 4500 mW/cm2 est disponible, pour une durée fixée à 3 secondes. Si l'on comprend immédiatement l'intérêt du mode standard, on s'interroge sur le champ d'application des deux autres. La haute puissance serait indiquée pour tous les matériaux, mais surtout pour le collage des restaurations indirectes et des brackets orthodontiques. Quant au mode plasma, il nécessite quelques précautions : tout d'abord, il est formellement interdit de regarder directement l'embout lumineux lors de l'exposition en raison de la puissance phénoménale délivrée. Patient, praticien et assistante doivent porter des lunettes de protection orange. L'échauffement produit est tel qu'il ne faut pas appliquer la lentille à moins de 2 mm des tissus mous et durant plus de 10 secondes. Ce mode de polymérisation n'a pas d'indication précise mais est recommandé pour une prise rapide de tous les matériaux dentaires.
Si l'on peut être séduit par le gain de temps que procure une lampe de très haute puissance, il y a belle lurette que ce concept a démontré ses limites. Certes, la dureté des matériaux ainsi exposés s'avère, sous la fraise, tout à fait remarquable. Le fameux CRA newsletter du non moins célèbre Gordon Christensen vante les mérites de la polymérisation rapide. En revanche, toutes les études faites sur le degré de conversion et le stress subi par le composite confirment les dangers de ce procédé. La meilleure manière de faire est d'utiliser une lampe d'une puissance d'environ 1 000 mW/cm2 et des temps d'exposition de 20 secondes par couche de 2 mm, si possible en mode progressif, pour empêcher le décollement du matériau des parois de la cavité ou la fracture des prismes d'émail périphérique responsable de douleurs postopératoires.
Si les programmes de haute intensité sont disponibles, tout au plus peuvent-ils être intéressants pour coller des éléments prothétiques moins perméables à la lumière ou en orthodontie, car les effets de la contraction de prise n'y sont pas les mêmes que dans une cavité.
La lampe Valo perd-elle pour autant de son intérêt ? Assurément non, car elle dispose d'autres atouts : sa forme lui permet d'accéder sans la moindre difficulté aux secteurs les plus postérieurs. Certes, la taille de sa tête, plaquée contre la dent, ne permet pas toujours de cibler précisément la région à exposer, mais la puissance, justement, compense cela. Son utilisation en pédodontie est un régal, les enfants n'étant pas toujours enclins à conserver longtemps la bouche grande ouverte. L'alimentation par fil n'est certes pas très confortable, mais elle permet d'alléger sérieusement l'appareil et d'avoir toujours à sa disposition la puissance requise. C'est donc certainement un avantage en orthodontie, où l'on peut, sans risque de se tromper, estimer cette nouvelle lampe idéale. Les gaines de protection transparentes fournies avec l'appareil assurent un excellent niveau d'hygiène. Mais elles sont assez inconfortables à utiliser, car elles glissent sous les gants et gênent un peu lors du déclenchement, le bouton n'étant pas très proéminent. On utilisera donc plus volontiers un détergent-désinfectant peu agressif sur une lingette ou un essuie-main pour la nettoyer entre deux patients.
Les plus
• Design élégant.
• Spectre étendu.
• Puissance appréciable.
• Maniabilité exceptionnelle.
Les moins
• Connexion filaire uniquement.
• Pas de programme d'exposition progressive.
Prix :
• 1 374 € la lampe Valo et ses accessoires (hors promotion). 1 099 € jusqu'en février 2010.