ANESTHÉSIOLOGIE
PRATIQUE QUOTIDIENNE
LITTÉRATURE INTERNATIONALE
Bien que rares, des complications ophtalmiques des anesthésies locales dentaires surviennent parfois. Il est important de savoir rapidement reconnaître de telles complications. Sont exposés ici l'étiologie des complications oculaires et les moyens de les résoudre.
Les paralysies oculo-motrices et les troubles de la vue sont les deux principales catégories de complications liées à l'anesthésie locale dentaire. La paralysie...
Bien que rares, des complications ophtalmiques des anesthésies locales dentaires surviennent parfois. Il est important de savoir rapidement reconnaître de telles complications. Sont exposés ici l'étiologie des complications oculaires et les moyens de les résoudre.
Les paralysies oculo-motrices et les troubles de la vue sont les deux principales catégories de complications liées à l'anesthésie locale dentaire. La paralysie oculo-motrice est liée à la paralysie du nerf facial et est marquée par une diplopie, un strabisme, une déviation de l'œil, des mouvements oculaires limités et un affaissement de la paupière supérieure. Les troubles visuels peuvent comprendre une vision floue, une perte transitoire ou permanente de la vue ou une perception altérée des couleurs.
Plusieurs hypothèses étiologiques ont été émises. La plus couramment admise est l'hypothèse artérielle : une injection accidentelle intra-artérielle pourrait permettre à l'anesthésique local d'atteindre l'artère maxillaire interne par flux rétrograde pour ensuite se propager à l'artère méningée moyenne qui est reliée à l'artère ophtalmique par une anastomose. L'hypothèse veineuse est que la diffusion rétrograde de l'anesthésique à la région oculo-orbitaire pourrait se produire à la suite d'une injection accidentelle dans le plexus veineux ptérygoïdien. Une dernière hypothèse est qu'une injection en mauvaise direction d'un anesthésique local pourrait conduire à un blocage nerveux sympathique.
Afin de prévenir la survenue de complications oculaires, il est judicieux de demander aux patients s'ils ont auparavant été sujets à de tels phénomènes. Si tel est le cas, des techniques de remplacement - telles que les infiltrations, l'injection intraligamentaire, l'anesthésie type Gow-Gates ou Akinosi - peuvent être nécessaires. De toutes façons, il faut effectuer une légère aspiration - aiguille en place - avant d'injecter doucement la solution anesthésique.
Si une complication ophtalmique survient, rassurer le patient en lui expliquant que de telles manifestations sont généralement transitoires. Couvrir l'œil concerné avec une compresse pour le protéger, jusqu'à disparition de l'anesthésie. La vision de l'œil non touché ne sera pas affectée mais la vision monoculaire limitant la perception des distances, il est souhaitable de faire raccompagner le patient chez lui par un adulte. Si la complication dure plus de 6 heures, adresser le patient à un ophtalmologiste.
Bien que les complications oculaires de l'anesthésie locale soient peu fréquentes, les chirurgiens-dentistes doivent être prêts à y faire face. L'utilisation d'une technique d'anesthésie prudente et minutieuse est susceptible de prévenir de telles complications.