NOUS VIVONS UNE ÉPOQUE FORMIDABLE !
Éditorial
Les années 80 ont forgé dans nos mémoires l’avènement des implants, validés scientifiquement par Brånemark alors que démarrait au même moment l’évolution des surfaces lisses vers semi-rugueuses, pour une meilleure ostéointégration. À cette même époque est passé inaperçu l’immense travail de Tatum sur les états de surface et ses premiers implants à connexion Tissue Level. Parallèlement, il développait les comblements sous-sinusiens qui accompagnaient les greffes...
Les années 80 ont forgé dans nos mémoires l’avènement des implants, validés scientifiquement par Brånemark alors que démarrait au même moment l’évolution des surfaces lisses vers semi-rugueuses, pour une meilleure ostéointégration. À cette même époque est passé inaperçu l’immense travail de Tatum sur les états de surface et ses premiers implants à connexion Tissue Level. Parallèlement, il développait les comblements sous-sinusiens qui accompagnaient les greffes osseuses autologues par prélèvements iliaques puis crâniens, à visée implantaire. Ces derniers, les premiers ayant été réalisés par Dandy en 1929, seront reconnus grâce à l’immense travail de Tessier en 1982.
Nous regardions alors ces grands noms et cette formidable avancée implantaire en nous disant que tout était découvert et que cette époque formidable était déjà passée. Immense erreur de perception de l’évolution de la science, de la médecine et des connaissances.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Les implants initialement conçus pour être mis en nourrice ont évolué dans leur stabilité primaire au point de pouvoir soutenir des mises en charge immédiates et précoces. Avec le numérique en soutien, l’aléa thérapeutique s’éloigne et nous offre une analyse précise en amont, permettant une prévisibilité accrue.
Le pas de la planification chirurgicale vers une planification prothétique et une exécution immédiate est certainement un des deux événements les plus remarquables du domaine chirurgical dentaire de ces deux décennies. Nos patients handicapés par des prothèses transitoires amovibles découvrent non seulement la fonction immédiate rétablie mais une esthétique conforme à leurs attentes, préalablement validée par eux-mêmes. La stabilité primaire des implants est obtenue par l’apparition de designs originaux et innovants dans le strict respect de la biologie osseuse et de son maintien.
Le deuxième événement majeur est l’évolution des connaissances sur les biomatériaux de substitution osseuse et gingivale. Ce gold standard de la greffe autologue est, au risque de choquer certains, devenu un choix secondaire dans la correction des défauts osseux non seulement mineurs mais également majeurs. La polémique n’existe plus. La régénération osseuse est devenue la thérapeutique de choix fiable de la restauration des volumes atrophiés. Plusieurs approches coexistent et l’arrivée des PRF promus par Choukroun a amené à la mise en application du Sticky Bone, issu des facteurs plaquettaires et d’un biomatériau allogénique au départ puis xénogénique puis vers la Régénération Osseuse Hybride (ROH) fondée sur une matrice complexe issue du PRF associant une xénogreffe dense faiblement résorbable. Mais ceci est une autre histoire.
Place dans ce numéro à la stabilité primaire, aux mises en esthétique ou mises en fonction immédiates et précoces, pour le bien-être de nos patients qui le perçoivent certes, mais probablement pas à sa juste valeur. En effet, nous vivons une époque formidable !