Clinic n° 11 du 01/12/2010

 

INTERVIEW

Roland L’Herron Président de la CNSD**

Quels sont les enjeux de ces élections ?

Retrouver dans les urnes le leadership dont dispose la CNSD. Il faut que ce vote nous permette de retrouver la part des praticiens qui adhèrent à notre syndicat. Ce sera la preuve qu’ils nous font confiance et qu’ils ne viennent pas chez nous que pour les services. Le risque, surtout quand les choses vont mal et que la convention ne bouge pas, est le vote de protestation....


Roland L’Herron Président de la CNSD**

Quels sont les enjeux de ces élections ?

Retrouver dans les urnes le leadership dont dispose la CNSD. Il faut que ce vote nous permette de retrouver la part des praticiens qui adhèrent à notre syndicat. Ce sera la preuve qu’ils nous font confiance et qu’ils ne viennent pas chez nous que pour les services. Le risque, surtout quand les choses vont mal et que la convention ne bouge pas, est le vote de protestation. Certains votants peuvent être tentés de faire porter le chapeau au plus gros syndicat. C’est pourquoi nous sommes vigilants.

Quels sont vos atouts ?

Nos atouts sont régionaux. Avec ses 100 syndicats départementaux, notre confédération dispose dans tout le pays d’un maillage très important de chirurgiens-dentistes militants ainsi que du personnel administratif. Nos représentants syndicaux sont déjà actifs dans les instances administratives départementales et régionales. Ils sont de ce fait habitués à participer à des réunions telles que celles qui se profilent dans ces structures imposantes que sont les agences régionales de la santé (ARS). Des élus nouveaux venus, qui ne bénéficient pas de l’appui d’une organisation solide comme la CNSD, risquent d’être noyés dans les agences. La profession a besoin de personnes expérimentées au sein des URPS pour faire entendre la voix des chirurgiens-dentistes notamment dans les conférences régionales de santé où nous ne serons que 2 sur 80 personnes. Or les enjeux sont importants pour la profession. Nous aurons à nous occuper de qualité, de permanence des soins, de développement professionnel continu… Notre grand atout est d’avoir à la fois la compétence et l’expérience.

Quel est votre thème de campagne ?

Nous avons une signature : « Parler vrai et agir juste. » Nous voulons mener une campagne sans démagogie. Nous avons rédigé plusieurs fiches qui sont disponibles sur le site Internet créé pour les élections (www.urps.cnsd.fr). De grands thèmes d’actualité de la profession y sont traités tels que la retraite, le tourisme dentaire, le refus de soins, la délégation de tâches, la question démographique, le développement professionnel continu, les contrôles d’activité… Nous détaillons chaque fois les enjeux et les solutions proposées par la CNSD.

Jean-Marc Preynat, président de l’UJCD***

Quels sont les enjeux de ces élections ?

Le résultat sera important pour l’enquête de représentativité des syndicats professionnels qui doit suivre. Les enquêtes reposaient jusqu’à présent sur des critères qui n’étaient pas très bien définis. Le résultat des urnes sera incontestable. Il y a aussi un enjeu de portée générale qui concerne l’organisation de la santé et des soins dentaires en particulier. Nous allons apporter notre contribution au sein des URPS dans le cadre de la gestion paritaire du système de santé. La représentation de l’ensemble des professionnels de santé dans ces unions va permettre de discuter des plans régionaux de santé et des dossiers qui nous touchent plus particulièrement comme la démographie, la prise en charge des patients handicapés âgés, notre formation au sein du DPC, la permanence des soins… Il faudra que les professions de santé soient souvent unies !

Nous visons 30 % de voix ; un score que nous obtenons généralement et qui nous permettrait d’engager la profession sur un accord avec l’Assurance maladie. En réalité, l’Assurance maladie ne s’engagera pas avec un syndicat minoritaire. Faire moins de 30 % n’est donc pas dramatique. C’est surtout une question d’image et de crédibilité auprès des pouvoirs publics qui est en jeu.

Quels sont les atouts de l’UJCD ?

Sur le plan électoral pur, nous avons l’avantage par rapport aux autres syndicats d’être organisés régionalement et, donc, d’être déjà calqués sur le processus électoral. Et puis, nous ne sommes pas du tout dans l’optique de ceux qui ne veulent rien et refusent toute contrainte. Depuis que nous participons aux affaires et en particulier à la gestion de la convention, nous savons que nous ne pouvons pas nous opposer sans proposer. On peut être contre une loi, comme le contrôle annuel en radioprotection. Mais il n’est plus possible de refuser tout encadrement normatif. Nous cherchons à adapter la loi aux conditions de notre profession. Dans le cas de la radio-protection, la période de contrôle a été portée à 5 ans.

Quel est votre thème de campagne ?

Au-delà des élections aux URPS, c’est notre vision de la future convention que nous mettons en avant.

Jean-François Chabenat, président de la FSDL****

Comment la FSDL a-t-elle constitué des listes dans 22 régions ?

La Fédération regroupe deux syndicats, l’Association des spécialistes en orthodontie (ASSO) et le Syndicat interdépartemental des chirurgiens-dentistes indépendants (SICDI), qui regroupe les syndicats de la FSDL qui n’ont pas de bureau. Je me suis opposé au fait de fournir la liste de nos adhérents au ministère qui nous la demandait pour prouver notre implantation dans la moitié des régions comme le veut la loi. C’est contraire à la loi informatique et liberté. Nous avons fourni 86 noms parmi nos adhérents pour donner la preuve de notre présence dans les départements. Dans nos listes, nous avons inclus des membres qui nous ont été proposés par Dentistes solidaires et indépendants (DSI) et la Fédération des chirurgiens-dentistes de France (FCDF), deux syndicats qui ne remplissent pas les critères de recevabilité.

Quel est pour vous l’enjeu de ces élections ?

L’enjeu local est limité dès lors que les URPS n’ont qu’un rôle consultatif dans les ARS. L’enjeu essentiel est national. C’est celui de la représentativité syndicale pour la négociation de la convention en 2011. Avec le changement des règles de représentativité, le scrutin du mois de décembre peut redistribuer totalement les cartes. Je rêve d’atteindre 50 % des suffrages exprimés ! Nous serions alors incontournables pour signer la convention. Ce taux n’est pas improbable quand on sait que ce sont plutôt les mécontents qui votent. Or, les mécontents ne sont pas ceux qui soutiennent les deux syndicats signataires.

L’enjeu est d’autant plus important que, comme chez les audioprothésistes et les opticiens, les complémentaires seront invitées aux négociations conventionnelles puisque l’Assurance maladie n’est plus le financeur majoritaire. Les prochaines négociations seront donc particulièrement âpres si l’on ne veut pas que la profession soit dépendante des complémentaires.

Quels sont vos atouts ?

Nous sommes toujours restés cohérents. Nous n’avons jamais pris part à des conventions dans lesquelles les honoraires proposés étaient en dessous des coûts de réalisation.

** Confédération nationale des syndicats dentaires.

*** Union des jeunes chirurgiens-dentistes.

**** Fédération des syndicats dentaires libéraux.