HALITOSE
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L'halitose a longtemps été négligée par les scientifiques et les médecins. En même temps, ce problème reste tabou. Or, un récent sondage réalisé pour Gaba par Viavoice montre que 95 % des Français perçoivent la mauvaise haleine comme un handicap et 2 Français sur 3 se sentent concernés par ce problème. Pour eux, les causes sont d'abord d'origine gastrique, ensuite buccale puis alimentaire. Ils estiment que lutter contre l'halitose est possible en utilisant en priorité des...
L'halitose a longtemps été négligée par les scientifiques et les médecins. En même temps, ce problème reste tabou. Or, un récent sondage réalisé pour Gaba par Viavoice montre que 95 % des Français perçoivent la mauvaise haleine comme un handicap et 2 Français sur 3 se sentent concernés par ce problème. Pour eux, les causes sont d'abord d'origine gastrique, ensuite buccale puis alimentaire. Ils estiment que lutter contre l'halitose est possible en utilisant en priorité des dentifrices et des bains de bouche. Pour parler de ces questions, le médecin généraliste et le chirurgien-dentiste apparaissent comme les principaux interlocuteurs. Les plus jeunes et les femmes pensent aussi à s'adresser au pharmacien.
En réalité, dans 85 à 90 % des cas, un problème bucco-dentaire est à l'origine de l'halitose, que ce soit une carie, un amalgame, une couronne débordante, un problème parodontal ou encore une sécheresse buccale, explique Marc Watt, chez Pierre Fabre. Dans 5 à 10 % des cas, l'origine est à rechercher du côté des sinus et des amygdales. Et dans 1 % des cas, les reflux gastro-oesophagiens, l'Helicobacter ou les maladies systémiques comme le diabète peuvent en être la cause. Le chirurgien-dentiste est donc bien placé pour en parler en première intention. Mais comment ?
Pour Yves Reingewirtz, ancien assistant chargé de cours à la faculté dentaire de Strasbourg, le diagnostic est primordial à partir d'un interrogatoire et de différents examens afin d'identifier la cause et d'élaborer un plan de traitement. S'il y a persistance après traitement bucco-dentaire, les causes extra-orales, ORL, pulmonaires ou systémiques doivent être recherchées. Le rôle du chirurgien-dentiste est alors important pour orienter son patient vers d'autres professionnels de santé.
C'est parce qu'elle a un jour été confrontée personnellement à un problème de mauvaise haleine que Blanche Rosenblum a mis au point une consultation sur l'halitose dans son cabinet dentaire. « Bien souvent les patients n'osent pas en parler à leur chirurgien-dentiste », explique-t-elle. La démarche est peu fréquente en France contrairement aux États-Unis, à la Suisse ou à la Grande-Bretagne. Chaque semaine, cette praticienne parisienne consacre une dizaine de consultations de 1 heure à ce cas spécifique. Son diagnostic est élaboré à partir d'analyses sanguines et bactériologiques, d'un bilan nutritionnel, de radiographies, d'un examen buccal, d'un test enzymatique... « Mais c'est la personne dans son ensemble qui m'intéresse », explique-t-elle. L'examen montre dans près de la moitié des cas que le problème d'halitose n'existe pas. Elle révèle une souffrance d'un autre ordre. Ainsi cette patiente qui « n'a rien », mais le dialogue révèle qu'elle soufre d'halitose depuis la rupture avec son ami... L'halitose est « comme une béquille » pour le patient. « Il ne faut pas banaliser sa plainte. Je ne lui dis jamais qu'il n'y a rien. Je l'oriente pour une prise en charge de son stress », continue Blanche Rosenblum.