Mise au point

La société Ivoclar Vivadent ayant émis quelques remarques concernant mon article de septembre 2010 sur le système Telio, le texte qui suit complète et corrige certaines informations données à propos de ce produit :

– contrairement au Systemp C&B, le ratio base-catalyseur du Telio CS C&B est de 10 : 1 (et non pas de 4 : 1), ce qui confère à cette résine de meilleures propriétés mécaniques. Je confirme que le Telio C&B s’avère extrêmement solide, mais que le mélange des deux composants dans l’embout est un peu plus délicat qu’avec les systèmes à deux compartiments identiques, notamment parce que la base est beaucoup plus fluide que le catalyseur.

– la cartouche contient 78 g de produit (et non 50 ml) contre, respectivement, 76 g et seulement 67 g chez ses deux concurrents les plus directs, d’où un prix au kilo plus avantageux. Je tiens cependant à signaler que les chirurgiens-dentistes ne consomment pas des masses, mais plutôt des volumes de produits et qu’il serait plus parlant de rapporter leur prix au millilitre.

– le réassort de Systemp Link contient deux seringues de 6 grammes (et non une seule de 5 ml), ce qui divise son prix par deux, qui devient alors très compétitif.

– il existe une teinte Bleach BL3 que je n’ai pas mentionnée.

– le véritable problème a été la mésaventure fort désagréable que j’ai relatée, suite à l’utilisation de l’agent de désensibilisation Telio CS Desensitizer sur les piliers d’un bridge provisoire scellé au Systemp Link. Lors de la séance suivante, je n’ai pas pu desceller le bridge, car celui-ci collait littéralement aux dents et j’ai dû le détruire entièrement pour le retirer.

J’ai émis l’hypothèse que le Desensitizer, qui contient du glutaraldéhyde, pourrait provoquer le collage du ciment à la dentine. La société Ivoclar Vivadent affirme que c’est impossible pour des raisons chimiques, ce que j’admets volontiers. J’ai bien lu le dossier scientifique : les études faites en Allemagne montrent que le Telio Desensitizer n’affecte pas le collage ou la fixation des prothèses, provisoires ou définitives.

Le spécialiste de la société Ivoclar Vivadent propose trois ou quatre explications à l’incident que j’ai mentionné : des préparations trop parallèles et du ciment qui peut se coincer dans des contre-dépouilles, une trop bonne adaptation de la prothèse provisoire avec un film de ciment très mince et très rétentif, une résine prothétique qui continue à polymériser et donc se rétracte un peu après le scellement, et enfin, la possibilité de collage entre le ciment de scellement provisoire et une restauration coronaire en composite.

Aucune de ces explications ne me semble concerner précisément le cas traité : ce n’était pas la première, mais la deuxième séance d’essai, le bridge ayant déjà été scellé une première fois avec un ciment d’une autre marque, puis déposé sans la moindre difficulté. C’est au cours de cette deuxième séance que j’ai appliqué le Desensitizer sur les piliers avant de resceller le bridge au Telio Link CS. Utilisé seul, ce ciment ne m’avait par ailleurs jamais posé de problème de descellement.

Je voulais seulement attirer l’attention de mes confrères sur ce point, qui m’a paru important. L’incident ne s’est produit qu’une seule fois, la première. Étant donné ses conséquences, il est facilement compréhensible que je n’ai pas souhaité renouveler l’expérience. Considérons que j’ai fait une erreur en attribuant sa cause à l’association de ces deux produits, mais que le doute subsiste quant à son origine réelle.