L’ÉVÉNEMENT
Repoussées à plusieurs reprises ces derniers mois à cause d’un encombrement des services de l’Assurance maladie, les négociations conventionnelles devaient ouvrir fin novembre ou début décembre. Ce recul s’est accompagné d’un assombrissement des perspectives économiques. Pour faire face aux prévisions de croissance revues à la baisse à 1 % au lieu de 1,75 % en 2012, François Fillon a annoncé, le 7 novembre, un nouveau tour de vis budgétaire. L’Assurance maladie...
Repoussées à plusieurs reprises ces derniers mois à cause d’un encombrement des services de l’Assurance maladie, les négociations conventionnelles devaient ouvrir fin novembre ou début décembre. Ce recul s’est accompagné d’un assombrissement des perspectives économiques. Pour faire face aux prévisions de croissance revues à la baisse à 1 % au lieu de 1,75 % en 2012, François Fillon a annoncé, le 7 novembre, un nouveau tour de vis budgétaire. L’Assurance maladie n’est pas épargnée. L’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) est ramené à 2,5 % au lieu des 2,8 % prévus dans le Projet de loi de finances pour la Sécurité sociale (PLFSS). Ce coup de frein va l’obliger à tailler dans ses dépenses à hauteur de 500 millions d’euros. La nouvelle n’est guère favorable à une forte revalorisation des soins conservateurs. Et ce d’autant plus que la profession va négocier après les médecins, les infirmiers et les kinésithérapeutes. Il faut espérer qu’il reste quelque marge de manœuvre et que les complémentaires vont mettre la main à la poche !
Malgré ce contexte, Roland L’Herron se défend de verser dans le pessimisme. « Quand il n’y a pas d’argent, il faut avoir des idées », affirme le président de la CNSD. Le doublement des honoraires des soins conservateurs reste la priorité mais le syndicat met aussi le cap sur toute une série de mesures visant à moderniser l’exercice, parmi lesquelles la mise en place de la CCAM. Philippe Denoyelle voit arriver à grands pas les élections présidentielles d’un œil sceptique. « Même s’il y a des revalorisations tarifaires, elles ne seront validées que 6 mois plus tard… par un autre gouvernement ». Pour l’heure, si une revalorisation n’est pas possible, l’UJCD se prononce en faveur de la prise en charge par les assureurs obligatoire et complémentaire d’un panier d’actes essentiels. Quant à la FSDL, Jean-François Chabenat demande une redéfinition du panier de soins opposable, en sortant par exemple l’endodontie, si le triplement des honoraires des soins n’est pas possible.