CONGRÈS DE L'UNECD
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Le Havre. Dans cette ville de 200 000 habitants située à 2 heures de Paris, le nombre des chirurgiens-dentistes est inférieur de moitié à la moyenne française. Ils sont 35 pour 100 000 habitants quand la moyenne nationale est de 68. Et avec les prochains départs à la retraite, la tendance est encore à la baisse. « Aujourd'hui on s'en sort, mais le problème d'accès aux soins, surtout pour les plus démunis, va se poser », prévient Luc Lecerf, président...
Le Havre. Dans cette ville de 200 000 habitants située à 2 heures de Paris, le nombre des chirurgiens-dentistes est inférieur de moitié à la moyenne française. Ils sont 35 pour 100 000 habitants quand la moyenne nationale est de 68. Et avec les prochains départs à la retraite, la tendance est encore à la baisse. « Aujourd'hui on s'en sort, mais le problème d'accès aux soins, surtout pour les plus démunis, va se poser », prévient Luc Lecerf, président départemental de la CNSD qui se bat depuis de nombreuses années pour faire venir des confrères. À son côté, l'adjoint au maire Édouard Philippe manifeste sa grande préoccupation : la « sous-représentation médicale » constitue « une limite au développement » de la ville. Le Havre aura beau faire tous les efforts de développement possibles - se doter du TGV -, ceux-ci ne porteront leurs fruits que si le problème démographique est résolu.
Les mesures déployées jusqu'à présent par la ville (aide aux étudiants havrais qui se lancent dans des études de médecine, installation prochaine de 5 fauteuils dentaires pour les stagiaires de 5e et de 6e année de la fac de Lille...) n'apportent des solutions qu'« à la marge », continue l'élu.
Des initiatives nationales comme la modification de la répartition des étudiants admis en L2 au profit des zones les moins denses ou les mesures d'assouplissement du statut de chirurgien-dentiste sont des signes positifs. Mais à entendre les remarques et interrogations qui fusent dans la salle, beaucoup reste à faire. Elsa serait prête à quitter Toulouse pour le Nord. Mais, elle n'y a « jamais mis les pieds » car il n'y a « aucune mobilité dans notre formation ». « Sidérant » pour une formation supérieure, juge l'élu havrais... Diego, à Strasbourg, ne comprend pas que l'initiative de Dijon (installation d'un service d'odontologie hors CHU) reste encore isolée ! Et Julia, à Marseille, remarque que le centre de soins des quartiers nord, très utile pour la population de cette zone déshéritée, risque de fermer par manque de moyens...
Édouard Philippe insiste sur l'urgence de résultats. « Si les professionnels n'avancent pas, les responsables politiques iront à la contrainte... À l'extérieur les gens observent et ont une sérieuse envie de prendre la main... Proposez-vous des solutions pour «désinciter»», à défaut de contraindre ?
Jacques Le Voyer (UJCD) se dit « prêt à signer un avenant sur la répartition démographique qui encadrera le conventionnement ». L'Assurance maladie serait alors en droit de refuser le conventionnement à un chirurgien-dentiste qui s'installe dans une zone déjà « surdotée ». Il se dit aussi prêt à effectuer des vacations dans des zones désertées par les praticiens.
Et les maisons pluridisciplinaires ? Édouard Philippe semble peu enthousiaste, sauf dans le cas des « zones difficiles, pour faciliter l'exercice ». Jacques Le Voyer remarque que comme pour la coordination des urgences, les maisons pluridisciplinaires ont été pensées pour des médecins et des infirmiers mais sans tenir compte d'autres praticiens, notamment ceux qui ont des plateaux techniques lourds !