Clinic n° 11 du 01/12/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Les taux rapportés de survie des facettes en céramique sont de 93 % après 15 ans. Parmi les facteurs qui peuvent affecter le pronostic à long-terme de ces restaurations, la forme de préparation continue d’être l’un des aspects les plus controversés. Quatre formes de préparation ont déjà été proposées. Idéalement, celle-ci doit se situer dans l’épaisseur de la couche d’émail pour un meilleur collage. Quand les dents sont fortement abrasées, la restauration est un...


Les taux rapportés de survie des facettes en céramique sont de 93 % après 15 ans. Parmi les facteurs qui peuvent affecter le pronostic à long-terme de ces restaurations, la forme de préparation continue d’être l’un des aspects les plus controversés. Quatre formes de préparation ont déjà été proposées. Idéalement, celle-ci doit se situer dans l’épaisseur de la couche d’émail pour un meilleur collage. Quand les dents sont fortement abrasées, la restauration est un défi du fait de la réduction progressive de l’émail. L’objet de cette étude in vitro est d’évaluer la résistance à la fracture de facettes en céramique en fonction de la forme de préparation et de la quantité de structure dentaire existante.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 4 groupes de 8 incisives centrales maxillaires extraites. Dans 2 d’entre eux, les bords libres sont d’emblée meulés sur 2 mm de hauteur pour simuler une usure. Les 2 variables testées sont la forme de préparation [réduction horizontale de 2 mm de hauteur au bord libre avec un congé palatin ou sans (groupe épaulement)] et la quantité existante de structure dentaire (dent intacte ou dent usée). Les facettes sont toutes réalisées en céramique pressée (IPS Empress ; Ivoclar Vivadent). Leur scellement est réalisé avec un ciment résine (Rely-X Veneer ; 3M ESPE). Les spécimens restaurés sont soumis à des charges de compression appliquées à 90° sur le versant palatin du bord libre en céramique jusqu’à la fracture. Les fractures sont classées en cohésives, adhésives et radiculaires.

Résultats et discussion

La moyenne la plus élevée des charges responsables de fractures est obtenue avec le groupe dents intactes/congé palatin (28,89). Il est suivi par le groupe dents intactes/épaulement (recouvrement du bord libre sans congé palatin) (18,88). Ces valeurs sont 10 % à 40 % supérieures à celles obtenues avec les groupes dents usées/congé palatin (23,88) et dents usées/épaulement (9,32). La forme de préparation et la quantité de structure existante ont bien une influence significative sur la résistance des spécimens restaurés. L’analyse des modes d’échecs montre qu’avec les dents préalablement intactes, les fractures sont mixtes (cohésives et adhésives) avec fracture des facettes, tandis qu’avec les dents présentant une forte abrasion, les fractures sont surtout adhésives. L’exposition de surfaces dentinaires au bord libre par usure entraîne une moindre résistance des collages.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude in vitro, la forme de préparation et l’état de la structure dentaire existante ont une influence significative sur la résistance des facettes en céramique. Cette étude révèle que la réalisation d’une limite palatine en forme de congé augmente significativement la résistance à la fracture par comparaison avec une finition sans congé (épaulement = réduction horizontale de la hauteur du bord libre sans retour palatin). L’adjonction d’un congé palatin est particulièrement importante dans le cas de dents au bord libre réduit par l’usure. En effet, la surface supplémentaire de collage dans l’émail créée par le congé compense tout ou partie de l’émail perdu par l’usure fonctionnelle de la dent. De plus, le retour palatin de la facette que constitue le congé tend, comme une clé qui la maintient contre la dent, à s’opposer à son décollement quand des forces fonctionnelles sont appliquées sur le versant palatin de son bord libre. Ici, les seules racines qui se sont fracturées font partie des groupes de dents intactes, probablement parce que les charges appliquées, insuffisantes pour fracturer ou décoller les facettes ont outrepassé la résistance des structures dentaires.