PRESSE INTERNATIONALE
L'ESSENTIEL
Les restaurations indirectes en composite souffrent, elles aussi, du phénomène de rétraction de polymérisation des adhésifs responsable de la formation d'un hiatus entre elles et les parois des cavités dentaires. Le scellement immédiat de la dentine fraîchement taillée, avant la prise d'empreinte, a été proposé pour améliorer le collage des restaurations indirectes tout en protégeant la dentine au cours de la temporisation. L'objectif de l'étude présente est d'évaluer l'effet...
Les restaurations indirectes en composite souffrent, elles aussi, du phénomène de rétraction de polymérisation des adhésifs responsable de la formation d'un hiatus entre elles et les parois des cavités dentaires. Le scellement immédiat de la dentine fraîchement taillée, avant la prise d'empreinte, a été proposé pour améliorer le collage des restaurations indirectes tout en protégeant la dentine au cours de la temporisation. L'objectif de l'étude présente est d'évaluer l'effet du scellement immédiat de la dentine sur les résistances des collages à la traction et sur les micro-infiltrations en utilisant des adhésifs automordançants ou conventionnels à 3 étapes (total etch).
Vingt cavités MOD pour restaurations indirectes en composite sont préparées sur 20 dents de sagesse fraîchement extraites et séparées en 4 groupes égaux. Dans le groupe 1, les surfaces intra-cavitaires sont scellées immédiatement, avant les empreintes, avec un système adhésif à 3 étapes. Dans le groupe 3, elles sont scellées immédiatement avec un adhésif automordançant. Dans les groupes 2 et 4, les surfaces sont enduites, juste avant le scellement des restaurations, d'un adhésif à 3 étapes pour le groupe 3 et d'un adhésif automordançant pour le groupe 4. Après un thermocyclage et une immersion dans une solution colorante pendant 24 heures, les dents restaurées sont débitées selon 3 coupes mésio-distales. Leur examen au stéréomicroscope permet d'évaluer les micro-infiltrations à l'interface restauration/dent, en fonction de la profondeur de pénétration du colorant. Ces échantillons sont ensuite sectionnés en baguettes qui sont soumises à des tests de résistance à la traction.
Les micro-infiltrations sont observables dans tous les groupes, à des degrés différents. Il existe des différences significatives de micro-infiltrations entre les adhésifs testés. Le système adhésif à 3 étapes (total etch) produit moins de micro-infiltrations que l'adhésif automordançant. Les résistances à la traction les plus élevées des collages (51,10 MPa) sont obtenues avec l'adhésif à 3 étapes utilisé avant la prise d'empreinte. Les résistances les plus faibles (1,70 MPa) sont observées avec l'adhésif automordançant appliqué avant le scellement. Globalement, le scellement immédiat de la dentine procure des résistances de collage significativement supérieures à celles d'un scellement/collage conventionnel.
Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats montrent qu'avec les 2 types d'adhésifs testés ici, le scellement immédiat (avant la prise d'empreinte) de la dentine des cavités destinées à des restaurations indirectes en composite résulte en des résistances de collage plus élevées que celles obtenues avec un collage conventionnel (application de l'adhésif juste avant le scellement/collage). Mais malgré cela, le scellement immédiat ne réduit pas le niveau de micro-infiltrations observable avec un collage conventionnel. Les techniques de scellement/collage actuellement utilisées pour les restaurations indirectes ne sont donc pas capables de produire un scellement de la dentine exposée et un joint marginal complets, laissant ainsi une voie potentielle de pénétration bactérienne. L'idée que les restaurations indirectes puissent, par comparaison avec les restaurations directes, résoudre ou même réduire les conséquences de la rétraction de polymérisation des composites est pourtant toujours répandue par certains auteurs et conférenciers. Des études cliniques sont nécessaires pour pouvoir faire des recommandations aux praticiens à partir de ces résultats.