Clinic n° 11 du 01/12/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

Les restaurations postérieures directes peuvent être réalisées avec de l’amalgame ou un composite, mais l’utilisation de l’amalgame décroît. Le taux d’échec annuel de ces deux matériaux est similaires dans les études prospectives mais les analyses rétrospectives montrent une longévité supérieure de l’amalgame. Les causes des échecs des composites se trouvent dans le taux de fracture augmenté et une prévalence plus élevée de caries secondaires...


Contexte

Les restaurations postérieures directes peuvent être réalisées avec de l’amalgame ou un composite, mais l’utilisation de l’amalgame décroît. Le taux d’échec annuel de ces deux matériaux est similaires dans les études prospectives mais les analyses rétrospectives montrent une longévité supérieure de l’amalgame. Les causes des échecs des composites se trouvent dans le taux de fracture augmenté et une prévalence plus élevée de caries secondaires proches de la restauration que pour les restaurations amalgames. Une étude rétrospective basée sur la pratique a été entreprise pour déterminer la performance clinique sur le long terme de restaurations volumineuses de classe II en amalgame et en composite en relation avec le risque carieux spécifique du patient.

Méthodes

Les dossiers des patients d’un cabinet d’omnipratique ont été examinés et les informations sur 1949 restaurations volumineuses de classe II, dont 1 202 amalgames et 747 composites, ont été relevées. Toutes étaient des restaurations à 3 ou 4/5 faces. Les composites avaient été placés en utilisant un adhésif à 3 étapes avec mordançage et rinçage. Les données incluaient les dates de mise en place, le remplacement, l’échec et le risque carieux des patients. La survie des restaurations a été calculée, leurs suivis à 5 et 12 ans comparés.

Résultats

49 patients (455 restaurations : 250 amalgames et 205 composites) avaient un risque carieux élevé et 224 (1 494 restaurations : 952 amalgames et 542 composites) avaient un risque carieux faible. Parmi eux, 407 restaurations ont échoué, dont 293 étaient des amalgames et 114 des composites. L’échec dans le groupe à haut risque était lié à la carie dans 55,9 % des cas ; tandis que, dans le groupe à faible risque carieux ayant des restaurations à l’amalgame, l’échec était plus lié souvent à la fracture et au syndrome de la dent fêlée.

Les restaurations placées chez les patients à haut risque carieux avaient un taux de survie significativement plus faible que celles placées dans le groupe à faible risque carieux, à 5 et 12 ans. En comparant les deux groupes à 5 ans, les performances de l’amalgame et des composites étaient comparables. Mais après 12 ans, les restaurations composites avaient un taux de survie supérieur aux restaurations amalgames. En ne considérant que le groupe à haut risque, la survie à 12 ans des amalgames à 3 faces était significativement plus élevée que la survie des composites, mais les taux de survie des restaurations à 4/5 faces étaient comparables. Les restaurations composites à 3 et 4/5 faces ont montré un meilleur taux de survie après 12 ans que les amalgames dans le groupe à faible risque carieux.

Le taux moyen d’échec annuel était plus élevé pour les composites que pour les amalgames dans le groupe à risque élevé après 12 ans. Le taux moyen d’échec annuel des composites déclinait entre les analyses à 5 et 12 ans (de 1,06 % à 0,88 %) mais celui de l’amalgame doublait pendant cette même période (de 0,98 % à 2,05 %).

Discussion

Après 12 ans, le taux de survie des restaurations composites volumineuses était meilleur que celui des amalgames. Cependant, les différences entre les deux types de restaurations n’apparaissent que 5 ans après leur mise en place. Les caractéristiques des échecs différaient entre les restaurations, avec un taux d’échec de l’amalgame augmentant avec le temps et celui des composites tendant à rester constant, particulièrement dans le groupe à faible risque. De meilleures performances étaient notées pour les amalgames parmi les patients à haut risque, particulièrement après 5 à 8 ans et pour des restaurations de plus petite taille. Ces deux problèmes seraient reliés à la fatigue de la structure dentaire. Au contraire, les restaurations adhésives ont tendance à renforcer la structure dentaire. Comme les résultats ont été obtenus pour un seul cabinet dentaire, ils sont difficilement généralisables.

INTÉRÊT CLINIQUE

Il est important de déterminer le risque carieux des patients quand on choisit le matériau de restauration. L’amalgame pourrait être meilleur pour les restaurations à 3 faces chez les patients avec un haut risque carieux. Les composites, peut-être du fait de l’adhésif utilisé, sont comparables ou sont un meilleur matériau de restauration à long terme pour des restaurations de plus de 3 faces, quel que soit le risque carieux du patient.