V comme victoire

Reproduire un point de contact proximal en composite est un défi parfois ardu. Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque les cavités ne sont pas trop ouvertes, avec des bandes matrices sectorielles en acier. Leurs formes varient d'une marque à l'autre mais le principe reste le même : après avoir introduit le coin interdentaire, elles sont maintenues en place par un anneau écarteur installé avec des pinces.

Même si beaucoup de ces systèmes se ressemblent, celui de la société TrioDent se distingue par une série d'avantages remarquables. La société WAM, à l'origine du fameux dispositif pour déposer les couronnes, a eu l'excellente idée d'acquérir les droits de distribution de la marque néo-zélandaise.

Le système TrioDent s'appuie sur 3 éléments originaux : un ensemble de matrices à sélectionner selon le cas, des coins interdentaires en plastique et des anneaux écarteurs de conception unique. Bien utilisés, ces 3 éléments permettent de réaliser des restaurations occluso-proximales dont la morphologie est très proche de celle des dents naturelles, avec des embrasures, des bombés et des points de contact irréprochables.

Il y a 3 modèles de matrices, pour prémolaires, molaires et dents temporaires. Toutes galbées en acier mou de 0,030 mm d'épaisseur, elles possèdent des oeillets de préhension sur les côtés et une astucieuse boucle sur le dessus, bien pratique pour les saisir et les mettre en place. On peut pour cela utiliser les pinces autoserrantes proposées par le fabricant, mais des précelles habituelles conviennent presque aussi bien.

Les coins existent en 2 modèles : le V-Wedge, assez classique, et les Wave Wedges. Ces derniers ont ma préférence. Ils ont un profil en V et sont assez souples pour traverser parfaitement l'embrasure. À leur base, un autre oeillet de préhension et une minuscule butée permettent de bien les pousser à fond dans l'espace interdentaire. Anatomiquement parfaits, ils existent en 3 tailles. Dernier point intéressant, ils résistent très bien à la chaleur de l'autoclave, contrairement aux V-Wedge, et peuvent donc être recyclés plusieurs fois après nettoyage.

Plus fort et plus simple

Mais les éléments les plus importants du système restent les anneaux écarteurs. Originellement, ils étaient constitués de 2 métaux distincts : de l'acier pour la forme et du nickel titane, pour l'élasticité. La dernière nouveauté a été, il y a à peu près 1 an, la commercialisation d'un modèle plus simple. Il est fabriqué dans un seul métal habillé de plastique très résistant. Ainsi conçus, les anneaux sont encore plus puissants et assurent des points de contact parfaits. Leurs mors ont une forme de V inversé et se placent à cheval, au-dessus du coin interdentaire. Leur forme très étudiée plaque la matrice contre la dent à traiter et s'appuie sur la dent adjacente pour mieux l'écarter. Une fois l'obturation terminée, on apprécie les oeillets de préhension de la matrice car celle-ci, bien coincée entre les dents, ne peut être retirée qu'avec quelques efforts. Pour cela, on peut introduire la pointe d'une sonde dans l'un des 3 petits trous et la tirer facilement.

Il existe 2 modèles d'anneaux : l'un vert pour les dents permanentes, l'autre jaune pour les dents temporaires ou celles de petite taille. Je n'ai pas essayé le deuxième. J'étais très satisfait du modèle initial, tout en métal, et ai accueilli celui en plastique avec circonspection : sans doute est-il plus simple et moins coûteux à produire, mais ne risque-t-il pas de se détériorer plus vite à la stérilisation ? Au bout de quelques mois d'utilisation, je n'ai constaté aucun changement d'efficacité, ni de modification de l'aspect de la résine verte.

Pour mettre en place des anneaux, le fabricant propose une pince, semblable à une pince à clamp mais dont les mors sont un peu différents. Quoique indéniablement très pratique, elle peut être remplacée par l'équipement habituel.