Clinic n° 10 du 01/11/2009

 

GÉRER

ÉQUIPE ET ESPACE

Stéphanie FRISON    

consultante, Groupe Edmond Binhas

Après quelques remplacements et sa thèse en poche, Sandrine Ribes avait à coeur de s'installer à Limoux dans l'Aude, sa ville natale. Entre la possibilité d'être seule ou de créer un cabinet, elle avait finalement choisi une troisième voie : celle de reprendre un cabinet où elle s'est associée dans le cadre d'une SCM. Elle avait l'association dont elle rêvait et qui la rassurait. À cette époque, elle était loin d'imaginer ce vers quoi son exercice professionnel la mènerait.

C'est en effet au bout de dix années d'association qu'elle a finalement décidé de créer son propre cabinet, sur les conseils avisés de son époux. Elle nous confie qu'il a été très difficile à l'époque de faire ce choix. Et pourtant, aujourd'hui les faits lui donnent raisons car elle évolue dans une structure qu'elle a construite de A à Z et un exercice qu'elle a choisi.

Une occasion de 300 m2 à aménager

C'est véritablement en trouvant un local dans la commune que les choses ont été mises en perspective. Il s'agissait d'anciens bureaux appartenant à EDF. Situés à 5 minutes du centre-ville et dans une avenue passante, ils bénéficiaient de places de parking attenantes et privées. D'un projet de cabinet dentaire, Sandrine Ribes est passée à un projet de centre médical car elle pouvait jouir d'une superficie de 300 m2.

Compte tenu de ses souhaits d'organisation et d'évolution, affinés lors de sa collaboration avec le Groupe Edmond Binhas et du cahier des charges définis avec l'architecte, elle s'est octroyé 156 m2 pour son exercice propre. Sur la surface restante, elle a opté, sur les conseils de son notaire, pour une location des locaux plutôt que pour leur vente. C'est alors qu'a commencé une véritable campagne de communication (affiches, mailing, diaporama du projet, etc.) pour promouvoir cette structure où Internet aura été un vecteur décisif pour trouver d'autres professionnels de santé. Trois lots clef en mains, plutôt que des cellules brutes, furent créés avec, pour chacun, des accès spécifiques. Après de lourds investissements, beaucoup d'énergie et de communication pour promouvoir cette structure, Sandrine Ribes a finalement réussi à réunir dans son centre une sage-femme, une orthophoniste, deux infirmières et enfin, une pédicure-podologue qui vient d'intégrer la structure (septembre 2009). Aujourd'hui, le pôle santé baptisé Oscar-Rougé est à 100 % féminin et les relations sont très confraternelles. Il vient d'être inauguré, en octobre, avec pas moins de 300 invités.

Sandrine Ribes peut se féliciter d'avoir permis la création de trois nouvelles activités car seules deux personnes étaient déjà installées. Le pari était également risqué de partir du centre-ville. Mais, finalement, les patients ont suivi et sont restés fidèles. Ils sont agréablement et positivement surpris par la structure, toute de bois vêtue et de plain-pied. Ils profitent également des services associés : une vingtaine de places de parking, un bâtiment aux normes pour les handicapés, des locaux très lumineux et confortables qui mettent fin à une frustration du Dr Ribes d'avoir eu, dans son précédent cabinet, des locaux très sombres avec uniquement des lumières artificielles. Enfin, les patients profitent des synergies entre les différentes disciplines du centre.

156 m2 consacrés au cabinet dentaire

En ce qui concerne le cabinet dentaire, Sandrine Ribes a souhaité que le patient ne se sente pas chez un dentiste. C'est la raison pour laquelle elle a mis l'accent sur une ambiance zen, en jouant sur deux couleurs, le crème et le fuschia-framboise. La lumière naturelle et l'ambiance musicale participent également à cette atmosphère rassurante et déstressante. Elle a par ailleurs voulu mettre en avant la personnalisation de la relation, que le patient se sente attendu et pris en charge dès le pas de la porte franchi, qu'il se sente cocooné, sans pour autant être assisté. Ainsi, la zone accueil/secrétariat/salle d'attente est un espace complètement ouvert où l'assistante, Sylvia, a un bureau et non pas une banque d'accueil comme à l'accoutumée. Sandrine Ribes voulait rompre avec le côté purement administratif, tout en mettant en valeur un bureau de verre qui la suivait depuis de longues années ! Les patients apprécient beaucoup cet espace. Aux dires de certains d'ailleurs, ils ne risquent pas comme cela d'être oubliés ! Elle a toutefois créé un petit bureau vitré pour s'isoler si besoin et préserver la confidentialité des discussions avec le patient. Elle s'en sert notamment pour les exposés de ses plans de traitement car les salles de soins ne sont volontairement pas équipées de bureaux.

Le cabinet dispose d'une salle de stérilisation elle aussi vitrée, située derrière l'accueil. Sylvia peut ainsi, tout en faisant la stérilisation, accueillir le patient qui arrive par un regard et un sourire. Le cabinet est également équipé d'une salle de radiographie panoramique et de cinq salles de soins dont seules les deux premières sont opérationnelles. Sandrine Ribes travaille sur deux fauteuils. Cette gestion lui apporte, ainsi qu'à son assistante, du confort, un gain de temps et une optimisation des mesures d'hygiène et d'asepsie. Le patient quant à lui bénéficie d'une complète disponibilité de l'équipe, renforcée par la proposition de rendez-vous longs où la praticienne opère un regroupement d'actes.

Quant aux futurs projets, Sandrine Ribes s'oriente davantage vers l'intégration de praticiens dont l'approche thérapeutique serait complémentaire à son exercice, comme la parodontologie ou la pédodontie, et le recrutement d'une seconde assistante polyvalente comme Sylvia. Sandrine Ribes a aujourd'hui trouvé un savant équilibre qu'elle n'est pas prête à remettre en question.

ON AIME : La personnalisation du nom du pôle santé qui fait référence non seulement à l'avenue sur lequel il est installé mais surtout à une figure de la vie locale de Limoux, Oscar Rougé, fils de médecin, qui s'illustra dans sa carrière d'avocat et d'homme politique.