Le circuit de récupération du matériel dentaire usagé Récydent vient d’être agréé « éco-organisme ». C’est une chance pour le secteur dentaire dans son ensemble qui peut compter sur cet organisme pour remplir l’obligation de recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). À condition, toutefois, que chacun joue le jeu.
Récydent a été créé il y a 4 ans par le Comident pour que le secteur dentaire se mette en règle avec les dispositions du Code de l’environnement concernant la collecte et le recyclage des équipements électriques et électroniques (EEE) dentaires en fin de vie. Des précautions particulières sont en effet à prendre. Les postes de travail et les aspirations contiennent dans leur tuyauterie des déchets d’amalgame qui exigent un traitement spécifique. Pour d’autres raisons, les générateurs de radiologie méritent également un soin très particulier.
L’entreprise qui met sur le marché des EEE est responsable de ces équipements. Elle doit déclarer auprès de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) le nombre d’unités ainsi que le tonnage d’EEE mis sur le marché et s’acquitter d’une taxe au tonnage vendu qui sert à financer la collecte du matériel en fin de vie. Soit les entreprises mettent en place un système de collecte individuel approuvé, soit elles délèguent cette obligation à un organisme agréé tel que Récydent. Cet organisme assure aux clients des entreprises adhérentes que leur matériel en fin de vie sera acheminé vers un site de démontage pour être traité et dépollué conformément à la loi.
Pour éviter de s’acquitter de la taxe (de 200 à 300 euros pour un fauteuil dentaire), certaines entreprises s’abstiennent de déclarer les tonnages vendus. Un manquement qui pour le moment apparaît sans conséquences pour elles car l’ADEME ne les sanctionne pas. Mais cela fragilise le système. Et les entreprises qui adhèrent au dispositif se considèrent comme lésées sur le plan économique. Résultat : les objectifs de collecte, fixés par Bruxelles à 35 % des tonnages mis sur le marché d’ici à 3 ans, auront du mal à être tenus.
Aujourd’hui, le Comident veut sensibiliser tous les acteurs à l’enjeu de cette entreprise de recyclage. Et il compte sur les chirurgiens-dentistes et les laboratoires de prothèses pour qu’ils s’assurent, dès l’achat auprès de leur fournisseur d’EEE, qu’un circuit de récupération a bien été prévu pour leur équipement en fin de vie. Cette assurance intéresse directement les praticiens. Car en tant que détenteurs d’un EEE, ils sont considérés comme responsables de ce matériel. Et ils doivent pouvoir apporter la preuve qu’ils appliquent toutes les précautions nécessaires lorsqu’ils s’en dessaisissent.
Les questions environnementales vont compter de plus en plus. Dans la profession en particulier, une affaire en cours sur un dossier différent en témoigne. La société Veolia accuse un chirurgien-dentiste d’avoir pollué au mercure un centre de traitement des eaux et lui demande de financer la dépollution de 50 tonnes de boues.