Équipe et Espace
C’est en Normandie, dans la ville de Saint-Lô plus exactement, que Xavier Calvez nous a ouvert les portes de son cabinet d’orthodontie. Mettant à profit l’agrandissement de son cabinet, il a élaboré, avec l’aide de son équipe, un concept innovant et, semble-t-il, unique en France : des ateliers d’éducation fonctionnelle en groupe.
Concepteur des bielles de propulsion mandibulaire UBJ ayant fait l’objet de publications, Xavier Calvez a très vite été séduit par les traitements fonctionnels. Sa fibre médicale liée à son parcours de médecin stomatologue en est certainement à l’origine. Au contact des docteurs Rollet et Choukroun en France, mais aussi du docteur Farel en Australie, il a vu dans cette thérapeutique la possibilité de prendre en charge les enfants dès leur plus jeune âge tout en travaillant sur une approche pluridisciplinaire autour de l’enfant impliquant, entre autres, les orthophonistes, les pédiatres, les ORL et les kinésithérapeutes. Le traitement reste simple. Les résultats sont spectaculaires car ils privilégient la biologie à la mécanique. En effet, lorsqu’ils bénéficient de l’éducation fonctionnelle, soit les enfants arrivent à éviter un traitement traditionnel, soit le traitement qui suit devient plus simple et stable dans le temps, avec beaucoup moins de risques d’extractions de prémolaires. Enfin, s’il persiste des échecs, ils sont liés au non port des gouttières par manque de coopération. Ce pourrait être l’un des bémols de l’éducation fonctionnelle mais, comme toute éducation, elle dépend du sujet ! Aussi, pour développer cette coopération et pour améliorer les résultats, Xavier Calvez a mis en place et proposé à ses petits patients, dans le cours de leur suivi, des ateliers en groupe.
Le projet a commencé par toute une réflexion de l’ensemble de l’équipe sur le déroulement possible de ces ateliers, tant au niveau de la chronologie que des rôles de chacun. Après de nombreuses réunions, jeux de rôles et protocoles couchés sur le papier, les ateliers ont été proposés aux patients au printemps 2011. Et l’on peut dire qu’aujourd’hui, ils rencontrent un franc succès. Ils sont organisés 2 ou 3 fois par semaine. La première phase de traitement lancée, le principe consiste à réunir dans une séance 3 ou 4 enfants. Cette pédagogie en groupe est particulièrement dynamisante. Elle augmente, d’une part, la motivation des enfants qui voient qu’ils ne sont pas les seuls concernés et, d’autre part, elle permet de faciliter les échanges entre les patients et l’équipe soignante.
Dans un espace de 50 m2 entièrement consacré à ces séances et aménagé de manière conviviale et ludique, les enfants se voient proposer 5 ateliers : 3 ateliers principaux sur la respiration, la posture et la rééducation des lèvres et de la langue. Deux autres ateliers les sensibilisent à l’importance d’un bon sommeil et d’une bonne alimentation. Là aussi les accroches, et la manière dont elles sont présentées, ont été minutieusement étudiées. Les enfants peuvent ainsi découvrir 5 panneaux, illustrés par un visuel adéquat, intitulés : Bien respirer, Bien se tenir, Bien avaler, Bien dormir et Bien manger. Au-delà de cette séance de groupe, l’équipe ne néglige toutefois pas la spécificité de chaque traitement et la singularité de chaque patient. Aussi, en fin de séance, chaque enfant bénéficie d’un moment privilégié avec un membre de l’équipe pour évoquer des questions particulières et être félicité ou encouragé personnellement.
Tout au long du traitement d’orthodontie, le rôle des parents est bien évidemment capital. Bien au-delà de la prise de décision thérapeutique et des aspects administratifs et financiers qui leur incombent, ils doivent encourager leur enfant à bien se développer. Il est important qu’ils puissent comprendre qu’une mauvaise posture générale, une respiration par la bouche, une mauvaise position de la langue, etc., entraîneront des déformations des dents et des mâchoires mais pourront aussi avoir des répercussions sur la santé de leur enfant : infections ORL, allergies, troubles du sommeil… Les résultats du traitement seront donc meilleurs si les appareils sont portés correctement et les exercices faits régulièrement. Aussi est-il primordial que les parents soutiennent et encouragent leur enfant pour le port de l’appareil et les exercices demandés au fil des mois. C’est la raison pour laquelle Xavier Calvez a décidé d’ouvrir ces ateliers aux parents qui peuvent assister aux séances. Même si les enfants occupent le premier rôle, les parents ne se contentent pas d’être spectateurs. En effet, ils peuvent avant la séance profiter d’un diaporama qui présente les principes de l’éducation fonctionnelle. Un livret, créé spécifiquement par l’équipe, leur est ensuite remis où leur est présenté le déroulement des ateliers sur l’éducation fonctionnelle et où ils peuvent prendre d’éventuelles notes. L’objectif de ce support est également de laisser une trace des messages diffusés pour que parents et enfants puissent y revenir ensemble une fois rentrés à la maison. Il est bien connu qu’en communication, pour qu’un message soit intégré, il doit être répété et, idéalement, diffusé sur des canaux de communication différents.
Il aura fallu à Xavier Calvez un brin d’audace pour lancer un tel projet, de la conviction pour convaincre son équipe du bien-fondé de ces ateliers et, enfin, de la ténacité pour aller au bout de son idée et offrir ainsi aux patients et à leurs parents un concept innovant. Le bilan aujourd’hui est plus que positif. Ces ateliers auront permis de dynamiser son exercice tout en lui donnant une valeur ajoutée indiscutable, et ce sans compter la dynamique d’équipe positive engendrée par ce projet.
La façon plus qu’originale de marquer les esprits à travers le slogan « L’éducation fonctionnelle : pour bien grandir et mieux sourire » qui, reproduit sur un des pans de murs de la salle d’attente, rappelle de manière concrète et concise les bienfaits de cette thérapeutique.