Une construction ultramoderne sur pilotis tel un navire amarré en plein cœur de la ville, une passerelle en fer jalonnée de grands pots de fleurs en zinc pour accéder à l’accueil… Bienvenue à bord du cabinet dentaire du Médoc. Située aux portes de Bordeaux, cette structure originale et ergonomique est pilotée par 4 chirurgiens-dentistes aussi différents que complémentaires.
Comment mutualiser les moyens d’exercer dans des conditions optimales et s’installer dans un cabinet « tendance » au cœur d’un quartier ancien ? Un défi que 4 associés ont su relever, dans un esprit convivial et fonctionnel. La structure surprend et enthousiasme à la fois. Ses lignes métalliques tranchent avec les constructions classiques voisines et donnent un coup de fouet architectural à l’environnement. Un coup de maître que l’on doit à l’agence d’architecture Poggi-Garrigue (www.poggi-garrigue.com)
Au cœur de cette entreprise menée en équipe, Philippe Garrigue, diplômé de la faculté de Bordeaux et titulaire de différents DU et CES comme ses 3 associés, raconte : « Après des années d’exercice entre la Guadeloupe, la France et le Congo, je me suis associé, en 1992, avec 3 confrères, au Bouscat, dans un cabinet qui était situé juste en face de celui-ci, de l’autre côté de l’avenue de La Libération. Un gros cabinet avec un prothésiste sur place. » Treize ans plus tard, les collaborateurs, dont Paul-Marie Clément le doyen, associé depuis 1982, et Bruno Barjou, associé en 2002, ont de nouveaux objectifs : ils veulent acheter les murs de leur espace de travail. Mais le propriétaire ne veut pas vendre.
« Juste en face, il y avait un hangar en vente. Je suis allé au cadastre, puis j’ai sonné chez la propriétaire avec Paul-Marie Clément », se souvient Philippe Garrigue. Bruno Barjou est également de l’aventure. Ils cherchent un quatrième associé pour mener à bien leur projet. C’est Loïc David, spécialisé en implantologie, qui sera de la partie : il s’associe au trio en 2007. Ensemble, ils achètent le terrain et les bâtiments. Seule difficulté : les 1 200 m2 sont tout en longueur. L’architecte Arnaud Garrigue trouve la solution. Au lieu de créer un cabinet donnant sur la rue, il restaure une partie des locaux en bureaux locatifs, fait construire des logements à l’autre extrémité du terrain et décide de créer le cabinet de 380 m2 au milieu de ces bâtiments, dans un espace de 80 m de long et 15 m de large. Un pari osé. « On a passé des nuits entières à y travailler », se souvient Philippe Garrigue. Quant à la construction, elle a duré 1 an et demi et c’est la société Henry Schein qui s’est chargée de l’aspect technique de l’installation. Le cabinet ouvre ses portes en juillet 2007.
En 5 ans, il n’a pas pris une ride.
À l’intérieur, tout a été vu en triple. L’espace oblong est séparé en 3 zones, avec l’accueil au centre et 2 issues de secours. Deux blocs opératoires dédiés à l’implantologie occupent la zone chirurgicale. Dans les 2 autres zones consacrées aux soins et aux prothèses, les 2 stérilisations sont accessibles par le couloir ou directement par les salles de soins. À l’une des extrémités de la structure, une cinquième salle de soins est réservée à la prophylaxie. En effet, Cécile Bourlon, chirurgien-dentiste hygiéniste, est aujourd’hui salariée de Philippe Garrigue, Paul-Marie Clément et Bruno Barjou, propriétaires chacun de 25 % des locaux, avec Loïc David. Très appréciée, douce et efficace, elle permet un gain de temps pour les praticiens. « Je gagne une journée et demie par semaine », assure Philippe Garrigue. Dans sa salle de soins, un tableau aux tons épicés, signé Richard Texier, rappelle l’esprit du cabinet : minimaliste et poétique à la fois.
C’est sous le cabinet construit sur pilotis que se trouvent, à l’air libre, la machinerie, les compresseurs, l’aspiration, le système de refroidissement, le chauffage, la ventilation continue. La construction abrite également un parking pour toute l’équipe, soit 5 chirurgiens-dentistes, 6 assistantes et 1 secrétaire, Corinne. De plus, le sous-sol comprend une salle de réunion, un espace pour prendre les repas, un vestiaire pour les hommes, un autre pour les femmes. L’atmosphère y est intimiste : parquet, jeux d’ombres et de lumières, escalier minimaliste en bois.
Au rez-de-chaussée, le blanc et la clarté dominent. Fauteuils (KaVo, Belmont, Adec, Castellini), tableaux et autres objets spécifiques à chaque chirurgien-dentiste apportent des notes colorées. Pas de faux plafonds – donc pas de poussière – dans tout le cabinet voulu « clinique ». Chaque salle de soins est à l’image du praticien qui y exerce : vert océan pour Paul-Marie Clément, bleu zen pour Bruno Barjou, gris minimaliste pour Loïc David, beige tendance pour Philippe Garrigue.
La salle d’attente est un lieu ouvert sans portes : grande baie vitrée, lumière chaude renvoyée par les pierres ocre du mur extérieur, écran de télévision où des documentaires permettent de s’évader. Deux bureaux vitrés, de part et d’autre de cet espace, permettent de s’entretenir avec les patients en toute confidentialité. Au bout du couloir, pour accéder à l’espace chirurgical, une porte coulissante et un sas. Dans les deux salles de soins sont installés des fauteuils Adec, des écrans et du matériel high-tech pour les interventions chirurgicales. La stérilisation attenante est entièrement consacrée à cette zone. En ressortant, sur la droite, la salle de radiologie abrite un instrumentarium pour les scanners en 3D et la tomographie.
Dans ce cabinet, l’éthique et les valeurs de savoir-vivre sont essentielles. On ne travaille pas au détriment de sa vie personnelle. Golf, catamaran, pelote basque, voyages, chacun peut s’adonner à son activité de prédilection. Par ailleurs, 2 réunions sont organisées chaque mois, l’une pour les 4 associés, l’autre pour toute l’équipe : « Pour que les choses soient dites », s’accordent les praticiens qui se partagent à parts égales les frais de la SCM (société civile de moyens) et de la SCI (société civile immobilière). Mutualisés, les gros achats sont discutés et délibérés.
Avec 1 200 nouveaux patients par an, les praticiens accueillent une clientèle en majeure partie girondine, mais également des départements voisins. Elle vient notamment pour des prises en charge globales réalisées de la même manière par chacun des 4 associés qui pratiquent tous les chirurgies implantaire et parodontale ainsi que les greffes gingivales et osseuses. Seuls Philippe Garrigue, Paul-Marie Clément et Bruno Barjou réalisent également la prise en charge de leurs patients relative aux soins les plus conventionnels. Par ailleurs, une collaboratrice chirurgien-dentiste, Arielle Belotti, exerce aux côtés de Loïc David 2 jours par semaine.
La prise en charge que préconisent les 4 associés, globale, claire et humaine, installe une solide confiance entre patient et praticien. C’est là le point fort de toute l’équipe à bord de ce cabinet atypique dont les lignes de fuite tendent vers une philosophie de soins axée sur le bien-être..
La lumière qui habille l’espace et traverse les salles de soins, de part et d’autre.