Clinic n° 05 du 01/05/2011

 

GÉRER

INTERNET

Philippe DE JAEGHER  

Il y a 6 mois dans cette même rubrique, un article tentait d’éclairer le phénomène des réseaux sociaux sur l’internet. Or, l’actualité récente montre un engouement planétaire pour ces nouveaux médias, qui semble concerner des couches de plus en plus larges de la population.

C’est donc sans surprise que nous assistons à l’irruption de ces nouveaux venus dans le paysage de l’odontologie. Zedental ou le forum Eugénol, qui avaient créé leurs pages sur Facebook, ont été suivis par des syndicats comme la CNSD ou l’UJCD et, tout dernièrement, par l’ADF (1). Même votre revue préférée s’est lancée dans l’aventure. Clinic vous propose, depuis le début de l’année, de consulter des informations et d’apporter vos contributions sur sa page Facebook (2).

L’ensemble de ces initiatives est à rapprocher de l’importance grandissante prise par ces outils dans le monde professionnel. Les acteurs qui utilisaient déjà des réseaux fermés comme l’intranet sont de plus en plus nombreux à voir, dans le réseau social d’entreprise, non seulement un vecteur d’échange et de collaboration entre les salariés mais également un moyen de les fédérer. De plus, contrairement à l’intranet, l’ouverture sur la toile contribue bien mieux à la valorisation de l’image de l’entreprise.

Le monde de l’éducation s’intéresse également à ces nouvelles technologies. Les « Journées numériques » qui se sont tenues en avril dernier ont été l’occasion, pour l’université Paris Descartes, de présenter « Les Carnets2 ». En ligne depuis 2006, ce réseau social pédagogique regroupe les profils et les publications du personnel administratif, des enseignants-chercheurs et des étudiants. Son originalité réside dans le fait qu’il allie espace numérique de travail interne aux différentes composantes de l’université et ouverture sur le monde extérieur (3). Plusieurs équipes pédagogiques, notamment en médecine, animent et modèrent les échanges entre apprenants à travers des groupes. Ce tutorat personnalisé implique et motive tous les acteurs, et contribue aussi bien à la réussite de chacun qu’à la valorisation du travail des enseignants et des chercheurs. Le réseau bénéficie de l’engagement des auteurs qui sont responsables de son contenu. D’un autre côté, il se conforme strictement aux lois en vigueur sur la protection de la vie privée et des libertés individuelles, ne collectant pas d’informations personnelles à l’insu des utilisateurs et n’en diffusant pas à des tiers (4). Les internautes disposent d’un droit d’accès et de rectification réel. Deux aspects qui tranchent avec les usages de bien des services sur l’Internet.

Il est certain que ces usages virtuels sont porteurs d’innovations et qu’ils vont profondément modifier la pratique même de l’enseignement. La preuve en est le succès remporté par le réseau social de l’université qui, de 40 membres en 2006, en compte 10 500 à ce jour. Espérons que cet outil pourra bientôt être mis au service de la formation continue des praticiens.

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