Clinic n° 04 du 01/04/2009

 

ANESTHESIOLOGIE

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

L'extraction de la 3e molaire maxillaire s'accompagne rarement de complications, en raison des conditions anatomiques favorables du site d'extraction. Une anesthésie locale peut être suffisante pour contrôler la douleur, bien qu'une anesthésie de complément soit aussi pratiquée.

Les plaintes les plus fréquentes dans cette procédure concernent l'injection palatine qui engendre douleur, anesthésie du palais mou, sensation de pression et des...


Contexte

L'extraction de la 3e molaire maxillaire s'accompagne rarement de complications, en raison des conditions anatomiques favorables du site d'extraction. Une anesthésie locale peut être suffisante pour contrôler la douleur, bien qu'une anesthésie de complément soit aussi pratiquée.

Les plaintes les plus fréquentes dans cette procédure concernent l'injection palatine qui engendre douleur, anesthésie du palais mou, sensation de pression et des bruits. Un essai clinique contrôlé, randomisé et à l'aveugle a été réalisé pour déterminer si l'injection palatine, peu tolérée, est nécessaire à l'extraction de la 3e molaire.

Méthodes

51 patients âgés de 18 à 64 ans dont les 3èmes molaires maxillaires bilatérales devaient être extraites ont participé à l'étude. Chaque patient a servi de témoin pour lui-même. Des injections vestibulaires de lignocaïne ont été réalisées bilatéralement, puis 0,2 ml de lignocaïne sans vasoconstricteur a été administré au hasard à un côté du palais tandis qu'une quantité égale de solution saline a été administrée du côté opposé. Les extractions ont été réalisées par un même praticien selon une technique standardisée et sans supplément d'anesthésiques ou de sédatifs. Si la molaire n'avait pas encore fait son éruption ou si l'éruption était incomplète, la technique utilisée consistait en l'élévation d'un lambeau vestibulaire muco-périosté en réalisant une incision tubérositaire légèrement en vestibulaire de la crête. En fonction de l'importance de l'inclusion de la dent, une incision de décharge antérieure était pratiquée. Aucune suture n'a été réalisée. Si des douleurs insupportables apparaissaient pendant l'extraction, le patient recevait 2,2 ml supplémentaires de lignocaïne à 2 % avec adrénaline, comme une deuxième injection vestibulaire, identique à la première. Si la douleur insupportable persistait après 5 minutes, une deuxième injection palatine de 0,2 ml de lignocaïne 2 % avec adrénaline était réalisée. Une échelle visuelle d'analogie a été utilisée pour évaluer la douleur lors de l'extraction et de l'injection palatine. Un sous-groupe de 21 patients a complété sa réponse par l'utilisation d'une échelle de réponse verbale.

Résultats

95,6 % des patients ont évalué l'injection palatine comme provoquant plus une douleur qu'un soulagement. Aucun des patients n'a eu besoin d'une deuxième injection palatine et aucun n'a développé de complications. Cliniquement, la solution saline et la lignocaïne ont procuré le même niveau de soulagement de la douleur.

Discussion

L'étude a montré qu'une injection palatine peut être difficilement tolérée si l'on considère le niveau de soulagement de la douleur qu'elle procure lors de l'extraction de la 3e molaire maxillaire. Le mécanisme n'a pas été spécifiquement exploré, mais plusieurs explications peuvent être proposées. Il est possible que les tissus palatins soient suffisamment anesthésiés pour l'extraction par diffusion de l'infiltration vestibulaire. Une telle diffusion serait facilitée par la relative porosité de l'os dans le secteur postérieur du maxillaire. Une anesthésie moins profonde pourrait être suffisante pour l'extraction en comparaison de celle nécessaire à un traitement conservateur de routine. Comme précisé précédemment, l'extraction de la 3e molaire maxillaire est relativement simple et rapide, avec une douleur si brève qu'elle n'entraîne que peu de conséquences cliniques. Les résultats de cette étude ne doivent pas être appliqués aux enfants ou aux patients âgés. Ces populations sont en outre moins sujettes aux extractions de 3es molaires.

Intérêt clinique

Les patients n'aiment pas les injections palatines. Elles sont douloureuses. On peut conclure de cette étude que le confort du patient n'est pas compromis si l'on omet l'injection palatine d'anesthésique local lors de l'extraction des 3es molaires maxillaires.