Clinic
n°10
10/2024
La restauration d’une dent délabrée en méthode indirecte place le praticien devant le difficile choix du type de recouvrement à envisager et du mode d’assemblage à privilégier. L’arbre décisionnel de réhabilitation de l’organe dentaire renvoie au gradient thérapeutique proposé par Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal dès la fin des années 2000 [1]. Le traitement de premier choix, face à une perte de substance importante impliquant une ou plusieurs cuspides, est la restauration indirecte collée, réalisée, au cabinet ou au laboratoire de prothèses, après empreinte physique ou numérique. Contrairement à une restauration en méthode directe, elle permet un contrôle précis du profil d’émergence, d’une occlusion pérenne et des points de contact de la dent à reconstruire. L’utilisation d’une résine composite en méthode directe est cependant tout à fait indiquée dans de nombreuses situations cliniques car elle présente de nombreux avantages : une restauration de 1,5 à 2 mm peut être réalisée facilement au fauteuil en une seule séance. Les propriétés mécaniques sont proches de celles des tissus dentaires [2] et leur taux de survie est très bon jusqu’à plus de 10 ans [3] si le protocole de collage est respecté. Cependant, le respect de l’anatomie et le contrôle du point de contact ou du profil d’émergence restent difficiles à gérer. Ainsi, lorsqu’il faut réhabiliter plusieurs quadrants ou modifier l’occlusion, ou encore lorsque la restauration nécessite un recouvrement cuspidien, la restauration indirecte devient alors plus évidente pour le clinicien.