Chirurgiens-dentistes régulateurs au SAMU
 
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03/12/2023

Chirurgiens-dentistes régulateurs au SAMU

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit l’intégration de chirurgiens-dentistes aux centres de régulation du SAMU-Centre 15. Explications avec Nathalie Uzan, présidente de l’ONCD38 et initiatrice d’une expérimentation d’un dispositif de régulation des urgences dentaires en Isère.

Des chirurgiens-dentistes régulateurs des SAMU-Centre 15 ? Ce sera dorénavant possible après l’adoption en seconde lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale 2024 (PLFSS) le 27 novembre dernier. La mesure a pour but de désengorger les lieux d’accueil des urgences dentaires, d’orienter et d’apporter efficacement un diagnostic en odontologie aux patients qui appellent le SAMU les dimanches et jours fériés.

140 APPELS PAR DEMI-JOURNÉE EN ISÈRE

L’article 24 du PLFSS fait suite à une expérimentation lancée en 2016 dans le département de l’Isère et coordonnée par le conseil départemental de l’Ordre. « Nous avons établi un cahier des charges avec l’ARS dans le cadre de l’article 51. Aujourd’hui, 2 régulateurs sont présents à chaque permanence. Les dimanches matin, ils reçoivent environ 140 appels », détaille à CLINIC Nathalie Uzan, présidente du conseil de l’ordre en Isère. L’expérimentation est en cours dans 26 départements. « En Isère, l’expérimentation a bien fonctionné. Elle prendra fin en février, et dans les mois qui suivront pour les autres départements. Pour la suite, l’important sera de permettre à chaque département d’adapter les moyens alloués et à chaque praticien de s’engager sur la base du volontariat », confie le Dr Uzan. Cependant, aujourd’hui l’article 24 officialisant cette possibilité d’intégrer des chirurgiens-dentistes au SAMU-Centre 15 ne comporte aucun détail sur les moyens financiers mobilisés.

DES MOYENS POUR LA RÉMUNÉRATION, LE MATÉRIEL ET LA FORMATION

L’initiatrice du projet espère notamment obtenir satisfaction sur la question des rémunérations. « Nous souhaitons que les chirurgiens-dentistes régulateurs soient rémunérés à l’égal des médecins, soutient la présidente  de l’ONCD38. Aujourd’hui, le taux horaire avec la convention régionale de l’ARS est de 90 euros. ». LE PLFSS précise que « la rémunération de la participation à la permanence des soins des professionnels de santé non médecins (sages‑femmes, chirurgiens‑dentistes et auxiliaires médicaux) est fixée par voie conventionnelle » et non plus par les ARS.

D’après le Dr Uzan, la pérennisation des chirurgiens-dentistes régulateurs passera également par un soutien financier pour les logiciels métiers. En Isère, l’équipe initiatrice a créé Dentigarde, avec le soutien de l’URPS AURA, pour optimiser et automatiser les gardes. Il permet notamment aujourd’hui de téléprescrire et d’établir pour chaque cas une fiche traçabilité bilan de santé qui peut être transmise dans les cabinets de garde. « Nous travaillons aujourd’hui sur la sécurisation des ordonnances », complète Nathalie Uzan.

Enfin, la formation des nouveaux régulateurs sera essentielle. « Il faut une formation à la fois sur les logiciels et sur ce qu’est la régulation. Les régulateurs ne sont pas formés par le SAMU. Il faut donc prévoir des moyens pour cela. Nous souhaitons mobiliser les dentistes en invalidité ou retraités et demandons un ajustement des charges pour ces derniers », conclut le Dr Uzan.

Camille Grange


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