Intention photographique et dentisterie

La demande esthétique grandissante des patients associée aux contraintes légales liées à notre exercice professionnel exige de réduire au maximum le recours à l'inspiration dans les traitements à visée esthétique. L'utilisation systématique de documents photographiques va apporter des éléments objectifs à l'examen de la cavité buccale [¹]. Au même titre que l'examen clinique, l'examen radiologique ou l'étude des moulages, la photographie numérique, utilisée au sein de protocoles reproductibles et associée à des outils informatiques simples, est un outil obligatoire dans la conception et l'exécution d'un plan de traitement à vidée esthétique. Elle permet d'enregistrer les éléments anatomiques du patient mais aussi de capturer l'expression du visage. De plus, elle favorise l'examen des relations entre le visage, les lèvres, les dents et leur environnement parodontal ainsi que l'étude individuelle de chaque dent au travers de ses proportions, de sa couleur et de son environnement immédiat.

Chaque cliché doit répondre à une intention photographique et doit s'intégrer dans un protocole adapté à la situation clinique rencontrée. Il est donc nécessaire que chaque membre de l'équipe de soins soit formé et capable de réaliser, stocker et analyser une photographie.

Matériel et méthode de prise de vue

L'évolution du matériel d'enregistrement d'une image (appareil photographique, smartphone, tablette) est rapide et a permis une démocratisation et une simplification des usages. Les praticiens voient dans leur emploi une amélioration de leur pratique quotidienne [²].

L'équipement nécessaire se compose (^fig. 1) :

• d'un appareil photographique de type reflex ;

• d'un objectif dit « macro » dont la focale est comprise entre 85 et 105 mm ;

• d'un système d'éclairage (flash annulaire, déporté, cobra ou de studio) ;

• d'accessoires nécessaires à la prise de vue tels que des supports de lèvre, des contrasteurs et des miroirs.

Les réglages se feront en fonction du cliché à obtenir et certains paramètres seront communs quelle que soit la situation :

• la vitesse à 1/125 seconde ;

• la balance des blancs sur flash ;

• la sensibilité à 200 iso.

Le diaphragme sera fermé pour la photographie intra-buccale (f20 à f29) et ouvert pour le portrait et la photographie artistique (f4 à f13).

Quelle photo pour quel usage ?

Chaque cliché devra répondre à une intention photographique précise. Nous allons voir, à travers quelques exemples, différentes photographies pour des usages ciblés (^fig. 2 à ¹³).

Conclusion

La photographie au cabinet dentaire est un élément indispensable. Elle doit être employée avec des protocoles simples et reproductibles afin d'améliorer la pratique quotidienne. L'acquisition des compétences techniques est un préalable pour l'équipe de soins et permettra de délivrer des documents précieux et objectifs pour établir un diagnostic et suivre une séquence de traitement.

Pour les traitements complexes, principalement ceux à visée esthétique, il est aujourd'hui possible d'utiliser la vidéo en complément. Le matériel est semblable et les désirs, les attentes mais aussi les craintes des patients seront plus facilement enregistrés.

Liens d'intérêts :

L'auteur déclare n'avoir aucun lien d'intérêts concernant cet article.

Bibliographie

• [1] Feraru M, Bichacho N. Dental visualization, a practical approach to digital photography and workflow. Quintessence Publishing, 2018.
• [2] Camaleonte G, Panizzino S. Le rôle de l'assistante dentaire dans la photographie. PAD, mars-avril 2019.
• [3] Faucher A, Ortet S, Camaleonte G, Weisrock G, Etienne O, Paris JC. Réussir les composites antérieurs au quotidien. Quintessence Publishing, 2017.
• [4] Hein S, Tapia J, Bazos P. eLABor_aid: a new approach to digital shade management. Int J Esthet Dent 2017;12:186-202.
• [5] Salehi A, Toledano C, Camaleonte G. Comment choisir la bonne couleur en dentisterie restauratrice. Biomatériaux Cliniques 2018;3.
• [6] Paris JC, Faucher AJ. Le guide esthétique : comment réussir le sourire de vos patients. Quintessence international, 2004.