DÉPENSES DE SANTÉ
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Chaque Français a dépensé en moyenne 3037 euros pour sa santé en 2018. Sur ce total, le RAC (reste à charge) pour chaque assuré, après intervention de la sécurité sociale et des mutuelles, s'est établi à 214 euros, selon le rapport de la DREES sur les comptes de la santé publié le 10 septembre.
Le reste à charge pour les assurés n'a jamais été aussi faible. Il n'a cessé de diminuer depuis 10 ans, passant de 9,2 % en 2009 à 7,7 % en 2016, 7,5 % en 2017 et 7 % l'an dernier. Cette évolution s'explique par la généralisation de la complémentaire santé et par la part croissante prise par les maladies chroniques dont la charge est intégralement supportée par l'Assurance maladie. En proportion des dépenses, le RAC des ménages le plus élevé se retrouve en optique et en dentaire. Les ménages financent 21,1 % de la dépense optique et 20,2 % de la dépense en dentaire.
La sécurité sociale finance donc une part croissante de la consommation de biens et de soins médicaux : 78,1 % en 2018 contre 77,9 % en 2017. La part des organismes complémentaires progresse aussi de 13,1 % en 2017 à 13, 4 % en 2018. Et l'État prend en charge 1,5 % de cette consommation au titre de la CMU-C.
La progression des dépenses de santé a été de 1,8 % en 2018 pour atteindre 203,5 milliards d'euros. Pour la seconde année consécutive, la Drees observe un ralentissement de la croissance de cette dépense (+ 1,7 % en 2017), après une moyenne de + 2,1 % pendant la période 2009-2016.
La consommation de soins dentaires (y compris prothétiques) s'est élevée à 11,4 milliards d'euros en 2018, soit une croissance de 1,4 % par rapport à 2017. Cette progression plus modérée des dépenses qu'en 2017 (+ 1,8 %) est liée à un ralentissement de l'augmentation du volume des soins (+ 0,7 % en 2018 après + 1,3 % en 2017).
Sur 10 ans, la consommation de soins dentaires a progressé de 1,9 % par an.
Les soins représentent plus de la moitié des actes effectués (51 %), hors actes à honoraires libres non remboursables (non pris en compte dans les statistiques), devant les radiographies (19 %), les consultations et visites (11 %), les prothèses (10 %), les actes de chirurgie (5 %) et l'orthodontie (4 %).
Les « dépassements d'honoraires » sur les actes prothétiques et d'orthodontie représentent plus de la moitié des honoraires des chirurgiens-dentistes depuis 2009.
Les dépassements progressent d'un peu plus de 1,8 % par an en moyenne depuis 10 ans (contre un peu moins de 1,8 % pour les honoraires annuels moyens). Lors de la décennie précédente, la croissance était nettement plus rapide (+ 5,1 % par an) et également supérieure à celle des honoraires annuels moyens (+ 4,2 %).