Patrimoine
Avec le 1er août, c’est la baisse du taux du livret A, qui tombe à 1 % certes net d’impôt, mais tout de même ! C’est l’occasion de faire le point sur les différents placements à votre disposition pour placer votre trésorerie à court et moyen terme et sur les différents taux offerts selon la durée de votre placement, sans oublier de prendre en compte la fiscalité car vous devez apprécier votre rémunération nette de fiscalité…
Le LDD (ex-CODEVI) suit la même pente glissante que le livret A pour atteindre 1 % également net d’impôt. Ce sont pourtant des outils de trésorerie à court terme dont il est difficile de se passer.
Cette baisse des taux a toutefois une vertu car elle oblige désormais à faire le tri entre placement à court terme de trésorerie et placements à moyen ou long terme.
Pourquoi me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce que si vous placez vos liquidités sur un livret A à moyen/long terme, vous perdrez inexorablement de l’argent (par rapport, bien sûr, à d’autres supports). En conclusion, il est impératif de structurer vos placements en termes de durée et de disponibilité.
Vous conserverez donc livret A et LDD pour la trésorerie de court terme. Rappelons les plafonds qui sont respectivement de 22 950 et 12 000 euros.
Quant au CEL (plafond de 15 300 euros), nous le citons pour mémoire car sa rémunération est de 0,63 % net de CSG/CRDS ! Nous n’en voyons guère l’intérêt. Donc, utilisez le livret A et le LDD pour vos besoins à court terme. Si vous avez encore de la trésorerie à placer, vous pouvez opter pour les comptes à terme ou les livrets spéciaux des banques qui peuvent vous faire profiter de certaines promotions, sous réserve de votre tranche d’imposition.
Ainsi, les comptes à terme vous distribueront une rémunération de l’ordre de 1,60 % sur 1 an, 1,85 % sur 2 ans, 2,10 % sur 3 ans et de 2,5 à 2,60 % sur 4 ans, selon les banques.
Quant aux livrets spéciaux, ils peuvent vous donner du 4 % de rémunération annuelle sur 3 ou 6 mois et sur des montants en capitaux limités, bien sûr.
Mais attention car tous ces taux sont avant fiscalité ! En effet, il faut compter avec la fiscalité et les prélèvements sociaux. Ainsi, les intérêts acquis seront imposés selon votre tranche marginale d’imposition.
En conclusion, pour une rémunération intéressante, il faut plus que jamais structurer et définir une stratégie.
Les solutions de placement plus rémunératrices vont passer par des placements avec des durées plus longues ou des supports plus risqués. C’est pourquoi il est essentiel de faire le point et d’affecter les capitaux susceptibles de retrait à court terme en livret A et LDD, le surplus étant réparti sur différents outils en fonction des durées.
Si vous pouvez immobiliser vos capitaux pour de plus longues durées et si vous souhaitez une meilleure rémunération, le PEL reste un outil attrayant à condition de savoir s’en servir.
La rémunération est de 2,11 % net d’impôt et de CSG/CRDS pour une durée de 4 ans. Elle pourra être supérieure si vous bénéficiez de la prime d’État. Toutefois, celle-ci n’est accordée que si vous demandez un prêt. Et actuellement, il est clair que ce n’est pas la solution la plus pertinente car le taux du prêt est de 4,20 % ! Vous trouverez mieux auprès de votre banque hors PEL. Les CSG/CRDS sont prélevées annuellement. Gros avantage : pas d’imposition sur les intérêts en deçà d’une durée de détention de 12 ans.
Mais attention, pour bénéficier des avantages du PEL, il faut bloquer les sommes pendant 4 ans. Si vous sortez les capitaux avant 2 ans, les intérêts seront recalculés au taux du CEL… Toutefois, en cas de sortie avant 3 ans, le taux d’intérêt est maintenu mais pas les droits à prêt ni la prime d’État. À votre disposition également, l’assurance-vie qui reste du coup plus que jamais d´actualité ! En effet, les bons fonds en euros classiques distribuent encore du 3 %, voire un peu plus avant CSG/CRDS et, si vous ne faites pas de retrait, vous ne subissez aucune fiscalité (à l’exception des prélèvements sociaux). Si vous en faites au bout de 8 ans, ce ne sera pas la catastrophe non plus, car passé ce délai, vous avez droit à un abattement annuel sur les intérêts, plus-values et revenus de 4 600 euros pour une personne seule ou 9 200 euros pour un couple et, au-delà, vous aurez un prélèvement forfaitaire de 7,50 %, plus CSG/CRDS. Vos retraits peuvent ainsi bénéficier chaque année d’une exonération d’impôt dès lors que les intérêts, revenus ou plus-values annuels liés à ce rachat ne dépassent pas l’abattement.
Et puis, profitons-en pour tordre le cou une bonne fois pour toutes à une idée reçue : vous pouvez aussi faire des rachats partiels avant 8 ans, et ce sera malgré tout intéressant car alors la fiscalité sera appliquée non sur la totalité du retrait mais uniquement sur la partie des intérêts le composant et, pour l’imposition, vous aurez le choix entre le prélèvement libératoire (variable selon la durée de détention) et l’impôt sur le revenu. Le résultat est une imposition relativement faible au final.
Attention ! Sur ce point, renseignez-vous en cas de rachat partiel ou total sur les modalités de l’attribution de la participation aux bénéfices ; en effet, les modalités varient d’un contrat à l’autre et il est important de gérer (quand c’est possible) ses rachats en tenant compte de cet aspect. Et vous aurez aussi intérêt à vous intéresser aux nouveaux fonds en euros « pierre » qui distribuent une rémunération bien supérieure aux fonds en euros classiques. Ainsi, celui que nous avons sélectionné a encore donné du 4,15 % net avant CSG/CRDS en 2013…
Enfin, si les taux de rémunération de l’épargne baissent, c’est parce que les taux du marché diminuent. Dès lors, une des meilleures solutions de placement aujourd’hui est certainement l’emprunt ! En effet, vous pouvez emprunter en moyenne au taux de 2,70 %. Alors n’hésitez pas. Si vous disposez d’une capacité d’endettement, usez du crédit (sans en abuser bien sûr). Si, en plus, vous l’utilisez pour réduire vos impôts, vous ferez d’une pierre deux coups (coût de l’endettement très faible + réduction d’impôts) !
Une rémunération de 2,10 % l’an, si vous êtes dans la tranche à 41 %, vous laissera, après imposition et CSG/CRDS, 0,91 % net !