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Les ciments verre ionomère modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) sont utilisés comme matériau de restauration, ciment de scellement, fond de cavité et pour le scellement de sillons. Cependant, ils sont fragiles et il est parfois nécessaire de les réparer. Peu d’études ont documenté la résistance de la réparation des CVIMAR. Deux types de CVIMAR ont été évalués, de même que l’effet associé d’un traitement de surface par acide phosphorique ou...
Les ciments verre ionomère modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) sont utilisés comme matériau de restauration, ciment de scellement, fond de cavité et pour le scellement de sillons. Cependant, ils sont fragiles et il est parfois nécessaire de les réparer. Peu d’études ont documenté la résistance de la réparation des CVIMAR. Deux types de CVIMAR ont été évalués, de même que l’effet associé d’un traitement de surface par acide phosphorique ou polyacrylique.
Les 2 CVIMAR évalués sont le Ketac N100 (3M Espe) et le Fuji II LC (GC). Chaque échantillon a été conservé 4 jours dans l’eau à 37°C. Les surfaces ont été poncées avec un papier de verre, puis traitées 20 s à l’acide phosphorique ou polyacrylique avant de recevoir un nouvel apport de CVIMAR. Les échantillons non traités ont servi de contrôle. Certains échantillons ont été mordancés 20 s avec de l’acide phosphorique ou non mordancés, puis mordancés 20 s à l’acide phosphorique et conservés 24 h dans de l’eau. La résistance au cisaillement a été mesurée et les interfaces de la fracture évaluées pour déterminer le type d’échec en cause.
• Les échantillons de Fuji II LC n’ont montré aucune différence significative dans les valeurs de résistance au cisaillement (de 8,37 à 10,8 MPa), avec une bonne liaison entre l’ancien matériau et le matériau de réparation. Dans les échantillons où le composite n’était pas utilisé pour la réparation, davantage de fractures cohésives étaient présentes. La valeur de résistance la plus élevée (10,8 MPa) concerne un groupe sans échec d’adhésion.
• Les échantillons de Ketac N100 montrent des différences significatives. Le traitement de surface n’a eu aucun effet sur la résistance au cisaillement de la réparation des Ketac N100 (de 0,61 à 2,89 MPa). De nombreux échecs d’adhésion ont été notés avant le test de résistance au cisaillement, du fait de l’absence d’adhésion du nouveau Ketac N100 à l’ancien. Les résultats de résistance au cisaillement sont d’environ 16 MPa dans les échantillons de Ketac N100 quand du composite est assemblé à l’ancien Ketac à réparer. Tous les échecs apparus sont des fractures cohésives situées dans l’ancien Ketac N100, résultats indépendants du mordançage utilisé.
Au MEB, les échantillons de Fuji II LC montrent une surface lisse, avec quelques microporosités. De fines stries parallèles sont remarquées après polissage, mais la surface apparaît moins rugueuse et poreuse que pour le Ketac N100. Le mordançage de surface n’a fait aucune différence significative sur la topographie de surface des échantillons de Fuji II LC.
L’évaluation au microscope a révélé une surface lisse des échantillons de Ketac N100, mais de fines rainures parallèles séparées de 1 à 2 µm et plusieurs stries fines d’intersection étaient présentes. Le papier de verre a rendu la surface relativement rugueuse, mais elle s’est lissée après le traitement de surface.
La résistance au cisaillement des CVIMAR réparés se situe entre 0,61 et 2,89 MPa pour le Ketac N100 et entre 8,37 et 10,8 MPa pour le Fuji II LC. Le Ketac N100 a aussi montré un coefficient de variation élevé. La plupart des échantillons de Ketac N100 ont présenté un échec d’adhésion, non diminué par le traitement de surface. Les valeurs de résistance au cisaillement sont considérablement plus élevées pour Fuji II LC et le coefficient de variation bien plus faible. Le traitement de surface a montré son absence d’efficacité sur la résistance au cisaillement. La fracture cohésive est plus fréquente dans les échantillons de Fuji II LC. De façon générale, la force d’adhésion de l’ancien au nouveau Ketac N100 semble insuffisante pour un bon résultat clinique, mais celle du Fuji II LC serait suffisante. Le composite adhère bien à ces 2 matériaux.
*MEB : microscope électronique à balayage
Quand un Ketac N100 a besoin d’être réparé, il vaut mieux ne pas utiliser de Ketac N100 en apport. Une meilleure réparation est obtenue avec un composite. Le Fuji II LC qui nécessite une réparation obtiendrait de bons résultats avec un apport de Fuji II LC ou un composite.