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La mutagénicité (génotoxicité), la carcinogénicité et la toxicité du formocrésol, produit contenant du formaldéhyde, sont bien documentées dans des centaines d’articles et ce, depuis le début des années 1980. Pourtant, de nombreux praticiens dans le monde continuent encore de l’utiliser. Ni l’Association américaine d’endodontie ni l’Académie américaine de dentisterie pédiatrique ne cautionnent l’utilisation du formocrésol, mais il est encore...
La mutagénicité (génotoxicité), la carcinogénicité et la toxicité du formocrésol, produit contenant du formaldéhyde, sont bien documentées dans des centaines d’articles et ce, depuis le début des années 1980. Pourtant, de nombreux praticiens dans le monde continuent encore de l’utiliser. Ni l’Association américaine d’endodontie ni l’Académie américaine de dentisterie pédiatrique ne cautionnent l’utilisation du formocrésol, mais il est encore largement utilisé pour la pulpotomie ou comme médication temporaire intracanalaire. Une enquête du début de 2008 a montré que 54 % de ses répondants utilisaient encore une forme diluée du formocrésol.
Les agents mutagènes et carcinogènes comme le formaldéhyde ont une activité nocive sur la structure génétique des cellules et sont liés à différents types de cancers. Les recherches ont montré une forte corrélation entre le formaldéhyde, la leucémie et le cancer nasopharyngé.
D’autres problèmes rencontrés concernent la toxicité et la génotoxicité du formaldéhyde pour le foie. Les tests révèlent une rupture et une réticulation de l’ADN.
Le dosage est également un problème, avec des conditionnements qui varient selon les pays et qui n’indiquent qu’une estimation du pourcentage de formaldéhyde présent. La relation entre les milligrammes par litre et les parties par million est mal interprétée par de nombreux praticiens. Il en résulte que la dose réelle est souvent inconnue. On trouve du formaldéhyde dans l’alimentation et l’environnement : l’exposition au formaldéhyde fait donc partie de la vie quotidienne, mais l’ajout de quantités inconnues ne peut être justifié au regard de ses effets indésirables. Les praticiens devraient réduire les quantités de médicaments potentiellement nocifs administrés aux patients, en particulier s’il existe des alternatives.
Le sulfate ferrique, l’hydroxyde de calcium et le mineral trioxyde aggregate (MTA) sont des médicaments alternatifs qui ont montré des résultats comparables ou presque comparables au formocrésol. En termes de succès clinique et radiographique, le MTA est de loin meilleur que le formocrésol, le sulfate ferrique (SF) et l’hydroxyde de calcium (HC) (tableau). Des médicaments plus anciens comme l’oxyde de zinc ou des ciments et autres produits plus modernes permettent généralement d’obtenir des résultats favorables. L’hypochlorite sodium peut aussi se révéler être un médicament efficace de la pulpotomie.
Avec toutes ces alternatives au formocrésol à disposition, il est plus que temps de cesser d’utiliser ce médicament obsolète qui présente autant d’effets négatifs. Des recherches complémentaires devraient prouver l’utilité des autres agents et peut-être même permettre d’identifier de nouvelles alternatives.
Les chirurgiens-dentistes se doivent de reconnaître la toxicité bien établie du formocrésol, sa carcinogénicité et sa génotoxicité, et doivent arrêter de l’utiliser. Les alternatives cliniques sont nombreuses, aussi efficaces voire meilleures et sans les risques inacceptables rencontrés avec le formaldéhyde retrouvé dans le formocrésol. Il est temps d’évoluer.