Indépendamment du débat récurrent sur le fait de taxer ou non la musique diffusée dans un cabinet dentaire, quelles sont les nouvelles techniques disponibles ?
Régulièrement la question resurgit, ponctuée par les protestations de praticiens qui se voient réclamer le paiement d’une redevance par la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM). Jusqu’à présent, un subtil distinguo était établi entre la salle de soins, lieu privé, et la salle d’attente, considérée comme un lieu public. Or, selon une récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne, il n’est plus nécessaire de s’acquitter d’une quelconque redevance pour diffuser la radio, y compris dans une salle d’attente. Dans le conflit qui a opposé l’équivalent de la SACEM en Italie à un chirurgien-dentiste qui refusait de payer pour la radio allumée dans sa salle d’attente, la Cour a considéré que les ayants droit avaient déjà été rémunérés par les stations de radio, que les patients étaient en nombre restreint et qu’ils ne pouvaient choisir la musique diffusée(1). Toutefois, contester la rémunération des auteurs et interprètes n’est pas la meilleure façon d’aborder le problème.
Si vous voulez savoir à quoi ressemble une musique libre de droits, il suffit d’écouter ce que propose un site comme Webradio Store ; l’ambiance de supermarché est garantie (2).
Depuis l’apparition de l’Internet à haut débit, les offres de musique en ligne se sont diversifiées, à tel point qu’il existe aux États-Unis un service spécifique pour les cabinets dentaires. Smile Radio propose plus de 20 canaux dans différents styles musicaux(3). Le paiement des droits est inclus dans l’abonnement. Ce service ne nécessite pas d’ordinateur car il fait appel à un récepteur radio Internet. L’offre sur ce type d’appareil s’est considérablement accrue ces dernières années, permettant l’écoute de programmes en streaming, c’est-à-dire sans chargement préalable.
Néanmoins, avec ces produits, les amateurs de musique resteront sur leur faim car le son compressé au format MP3 écorche quelque peu les oreilles sensibles. Pour les puristes, il existe une solution avec les lecteurs réseau audiophiles. Consacrés à la musique dématérialisée, ils sont capables de lire des fichiers audio se trouvant sur un réseau. Ils constituent un élément source d’une chaîne hi-fi au même titre qu’un lecteur de CD. D’un autre côté, ils sont reliés par un câble à un réseau Ethernet, ce qui leur permet d’accéder à un disque dur sur lequel sont stockés les fichiers audio, mais également de se connecter à un boîtier ADSL pour recevoir radios et musiques diffusées en streaming par l’Internet. Outre le format MP3, ils peuvent lire des fichiers au format CD (16 bits, 44 kHz) mais également d’une qualité supérieure, jusqu’à 24 bits et 192 kHz. Quelques rares sites de vente de musique en ligne, comme Quobuz, proposent le téléchargement de titres en qualité CD ou supérieure(4). Depuis moins d’un an, Quobuz offre également des formules d’écoute illimitée de musique en streaming et en qualité CD, se démarquant de concurrents comme Spotify ou Deezer, cantonnés au MP3.
Nous avons abordé ici la question essentiellement du point de vue de l’ambiance du cabinet. Utiliser la musique pour améliorer le vécu douloureux et diminuer l’état d’anxiété du patient ne peut pas se limiter à la réalisation d’une ambiance. Cela nécessite un entretien préalable pour choisir un programme adapté en fonction de l’âge, de la culture et de l’état psychologique du patient(5).
(1) La Lettre de l’ordre national des chirurgiens-dentistes : http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/uploads/media/La_Lettre_107.pdf
(2) Webradio Store : http://www.webradiostore.fr/
(3) Smile Radio : http://www.smile-radio.com/
(4) Quobuz : http://www.qobuz.com/
(5) Centre national de ressources de lutte contre la douleur : http://www.cnrd.fr/Utilisation-des-techniques-de.html